La collecte de ces données reste complexe pour de nombreux distributeurs dont l’activité reste parfois silotée entre le site web et les points de vente, montre une étude internationale sur l’omnicanalité réalisée par Manhattan Associates.
Près d’un tiers des distributeurs (30%) n’ont pas de données précises sur le niveau de stock des différents produits qu’ils commercialisent sur l’ensemble de leurs opérations en magasin et en ligne, selon une étude annuelle sur l’omnicanalité réalisée dans 12 pays, dont la France, par l’éditeur de logiciels Manhattan Associates. « Si vous ne savez pas où se trouve un tiers de votre stock, ou ce qui est réellement disponible, cela représente beaucoup de stock qui n’est pas vendu, qui est bradé, voire jeté », commente Henri Seroux, SVP EMEA chez Manhattan Associates, qui a participé à la réalisation de ce rapport.
Ces sociétés peinent à fusionner et à organiser les données provenant de leurs différentes sources d’activités, en magasin, en entrepôts et en ligne. Historiquement, les informations issues des différents canaux sont silotées chez nombre de distributeurs. Les rassembler demande un travail coûteux sur les bases de données. Il y a un an, ce pourcentage était même moins important (26%), ce qui est peut-être lié à la crise inflationniste, qui a poussé certaines entreprises du retail à remettre à plus tard les investissements prévus pour améliorer l’accès à leurs données de stock.
Achat en magasin, retour en ligne
Mais dans d’autres champs de l’omnicanal, les distributeurs avancent : 54 % affirment que leurs clients peuvent acheter en magasin et effectuer des retours produits en ligne, contre seulement 50 % en 2022. Si un article est en rupture de stock en boutique, 48 % proposent des options d’achat en ligne et de retour en magasin (ils étaient 46 % l’an passé). « Les consommateurs sont désormais clairement habitués à s’engager activement sur plusieurs canaux lorsqu’ils cherchent à acheter des produits et 84 % d’entre eux commencent leur parcours d’achat en ligne (82 % en 2022). Toutefois, 16 % (17 % en 2022) des retailers déclarent encore que les opérations en magasin et les opérations en ligne continuent de fonctionner en silos. Ainsi, même si d’une année sur l’autre davantage de retailers offrent des expériences d’achat transparentes, il y a encore des progrès à faire », concluent les auteurs du document.
Méthodologie :
Cette étude a été conduite en ligne entre mars et mai 2023. 6 000 consommateurs adultes (dont 500 Français) ont été interrogés, ainsi que 1 150 cadres ou dirigeants d’entreprises du retail générant un chiffre d’affaires annuel de plus de 100 millions de dollars (dont 100 Français). Ces entreprises exploitent des magasins et des sites en ligne dans les secteurs suivants : beauté, articles ménagers et mobilier, électronique grand public, santé, bricolage, mode, articles de sport et animaux de compagnie. Les consommateurs et les retailers interrogés sont basés dans les pays suivants : Australie, Belgique, Brésil, France, Allemagne, Italie, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis.
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