« A la première connerie… » (EM), « on va péter les comptes » (EDM), « emmerder les non vaccinés » (EM), « putain je suis français » (BLM), « bordéliser, bordel, bordelisation » (GD), les doigts d’honneur d’EDM à l’Assemblée, etc. bref la grossièreté est à la mode en politique, jusqu’au plus haut niveau du pouvoir qui en use et en abuse. Pourquoi? Il faut bien comprendre. Quand le politique est impuissant à régler les problèmes, il compense par la communication à outrance. En général, l’efficacité d’un politique est inversement proportionnelle à sa prolixité. Mais les mots simples ne lui suffisent pas. Dès lors le politique cherche à capter l’attention par tous moyen et la grossièreté en est un, privilégié. Pour être élu, il promet monts et merveilles, « un nouveau monde », un renouvellement, la transformation… Puis, face à la déception, il lui faut choquer pour exister. Le mot grossier frappe les esprits et donne l’illusion de la force. Il contribue à l’enfumage quotidien. Mieux: son utilisateur pense faire simple et populaire. La grossièreté intervient comme un clin d’œil à l’homme ou la femme de la rue… Par la même, il révèle le mépris du peuple, réduit à sa capacité de grossièreté. Le politique croit aussi se placer sur le même terrain que les émeutiers, les casseurs, en pratiquant un jargon vulgaire. La grossièreté est alors illusion de fermeté, de force. Le mot frappe à la place de la main. Absurde, le politique, en étant grossier, contribue au chaos, il donne raison au voyou en utilisant le même langage que lui.
MT