À cause des intempéries, le plafond d’un couple s’effondre à Cahors, près de leur enfant de 5 ans

La nuit des habitants de la résidence Novela à Cahors a tourné au cauchemar, de mardi à mercredi. Sous le poids de la pluie, le plafond d’une famille ukrainienne est tombé dans la cuisine et dans la chambre des enfants. D’autres résidents ont constaté des fissures inquiétantes.

Ils avaient réussi à s’endormir malgré l’orage, les rafales et la pluie. Mais à une heure du matin, dans la nuit de mardi à mercredi, une famille ukrainienne a eu la peur de sa vie, à Cahors. Le couple qui vit au 3e étage de la résidence Novela, dans le quartier de Terre-Rouge a été réveillé par son enfant.  » Le petit dormait, ça a commencé à couler, il est venu nous chercher, on a entendu un gros boum, je suis sortie avec mon bébé et j’ai crié sur le balcon », raconte cette mère de famille en ukrainien. Dans la chambre se trouvait Sacha, 5 ans. Une partie du plafond s’est effondrée à deux mètres de son lit. Dans la pièce d’à côté, le bébé d’un mois a été épargné. Le couple paniqué a appelé les pompiers.

Les deux Ukrainiens n’étaient pourtant pas au bout de leur peine : peu avant 6 heures, c’est cette fois-ci un morceau du plafond de la cuisine qui s’est décroché laissant un trou béant de plus d’un mètre carré, comme dans la chambre, renversant au sol de la laine de verre, des gravats et des plaques de plâtre. Et puis, dans la chambre du couple, l’eau s’est mise à couler depuis l’ampoule suspendue. Le bébé a été mis à l’abri chez une voisine. La famille a passé la nuit et la journée de ce mercredi sur le balcon, en attendant l’intervention de Polygone, le bailleur social en charge de la résidence.

Ils passent la journée à attendre sur le balcon

Au même étage, Alexandra Peschaud a aussi fait une nuit blanche. Elle a été réveillée par la détresse de ses voisins et a remarqué que dans la chambre de son fils de 9 ans, le plafond s’était aussi fissuré dangereusement, dans la nuit. Ici, une fente d’un mètre de long est apparue, laissant présager le pire. « Ça gondolait depuis un moment, j’ai prévenu les services de Polygone il y a cinq mois mais aucun artisan n’est intervenu », se désespère cette mère de famille.

Elle a bien trop peur qu’avec les pluies annoncées à nouveau ce mercredi soir et la vigilance orange, le plafond finisse par céder aussi dans la chambre de son fils. Dans le bâtiment d’en face, un voisin a épongé à cause d’un dégât des eaux. Et dans le bâtiment d’à côté, Jennyfer, une voisine, se plaint d’avoir eu  « la porte cassée ». Ce mercredi, les familles du 3ème étage ont passé la journée sur leur balcon, à attendre à l’abri de la pluie mais près de l’orage qui gronde. Le couple d’Ukrainiens sera relogé pour la nuit, au moins, dans un autre appartement.

Mais Alexandra Peschaud est inquiète : « On alerte depuis des mois sur des problèmes d’infiltration d’eau, de plafond qui gondole et en plus, on ne sait même pas où on va passer la nuit ». Le gardien de la résidence qui fait les quatre cents pas depuis 8 heures du matin promet pourtant de faire de son mieux : « Je n’ai même pas pu manger aujourd’hui pour aider toutes les familles. Elles seront relogées cette nuit, nous avons pu trouver des solutions ».

Du côté de Polygone, on cherche des solutions

La journée a été intense pour les agents et responsables de Polygone qui compte sur tout le département du Lot plus de 1200 locataires. « Nous avons eu une vingtaine de logements impactés par la violence de ces intempéries avec des infiltrations d’eau. Dès 8 heures, nous avons été alertés par l’association Lot pour toit sur la situation de cette famille ukrainienne. Nous avons pu les reloger dès 17 heures dans un T3 », précise  Jean-Christophe Guiral, responsable de secteur locatif.

Dans le même temps, le bailleur social s’épuise à trouver un couvreur disponible. « Ils étaient tous débordés. On a trouvé une entreprise qui a accepté d’envoyer une équipe pour prendre des mesures conservatoires sur le toit de la résidence, mais ils ont des délais », poursuit notre interlocuteur qui les a bien mandatés.

Rue sainte-Barbe, dans le vieux Cahors, une autre famille est concernée. Là encore, Polygone a proposé une solution d’urgence pour un relogement à Catus, qui a été refusé par les locataires.

« Dans ce cas de figure, la première chose à faire pour l’occupant d’un appartement est de contacter sa compagnie d’assurance pour déclarer un dégât des eaux et bénéficier d’une prise en charge à l’hôtel de quelques jours. Le temps nécessaire aux travaux ou à la démarche de convention précaire d’occupation pour un relogement », rappelle Jean-Christophe Guiral qui annonce qu’une autre famille cadurcienne en bénéficiera dès lundi, un logement se libérant d’ici là.

Il précise que pour les locataires en défaut d’assurance évidemment c’est une autre histoire… Et il se questionne aussi : « La résidence Novela date  de 1999, le toit était en bon état. Ces phénomènes climatiques récents nous interrogent. Il faudra peut-être repenser nos constructions à l’avenir avec des pentes de toit plus importantes et de systèmes de pare-pluie ».

Author: Redaction