Plusieurs personnalités politiques se sont prononcées pour une révision constitutionnelle autorisant EM à postuler pour un « troisième mandat ». Pour que cette idée vienne à jaillir, il faut que la situation soit vraiment désespérée. La France est dans un état préoccupant: effondrement éducatif, violence endémique, pauvreté, désindustrialisation, explosion des déficits publics, montée des communautarisme, crise des services publics et de l’Etat. Le culte de la personnalité consiste à magnifier un individu pour masquer cette faillite et cette souffrance collective. Proposer un troisième mandat correspond à une logique défaitiste: EM serait indispensable pour recouvrir dans les 9 ans à venir, la désintégration de la France. Il n’y aurait pas d’autre solution possible. En outre, cette solution permet de conserver indéfiniment les petits privilèges matériels et de vanité de la caste au pouvoir – mais aussi quelques habitudes de corruption. Dans cette proposition, il y a quelque chose de particulièrement infâme. La logique est celle d’une vulgaire dictature qui s’exprime dans le prolongement indéfini d’un « chef » à la tête de l’Etat. C’est très curieux, ces bons socialistes qui sont passés de l’exaltation des valeurs républicaines et démocratiques à celle de la servilité volontaire et du recours au sauveur providentiel. Mais pas vraiment nouveau. Cela rappelle de fâcheux souvenirs dans l’histoire du XXe siècle.
MT