Déjà, quatre ans à l’avance, les responsables de droite ont ouvert un débat sur leur futur chef, censé conduire le parti à la victoire en 2027. Les partisans d’un mode de sélection de type « primaires » et ceux de la désignation dès aujourd’hui d’un patron sont en plein désaccord. Or, les deux formules sont des fausses pistes. Les primaires ont conduit à deux reprises à la défaite car elles mettent en scène la division. Jamais deux sans trois me direz-vous… Elles ont abouti dans des conditions chaotiques à la désignation de candidats qui n’étaient pas en situation, pour des raisons diverses, de faire gagner leur camp. Par ailleurs, il est absolument impossible de décréter le choix d’un leader. La popularité ne se fait pas dans les Etat-major politiques. Elle procède d’une image, d’une intuition, d’une relation avec le peuple. Pour l’instant, la droite classique patauge dans l’erreur en misant sur le choix d’une procédure: désignation d’un champion ou recours à des primaires. Un futur président, disait Georges Pompidou en 1973, doit représenter un peu tout le monde, et pas seulement une fraction. Pour leur futur président, les Français ne voudront sûrement pas d’un nouveau Jupiter. Après un long cauchemar, la prochaine présidentielle se fera contre la morgue, l’arrogance, le mépris, l’autoritarisme stérile, la hargne prétentieuse et narcissique et l’esbroufe comme paravent du désastre. Ils chercheront une personnalité qui leur ressemble, à laquelle ils pourront s’identifier et dans laquelle il se retrouveront: simple, à l’écoute, profondément respectueuse du peuple, de ses souffrances et ses inquiétudes, sincère et proche des gens… Cela se fera spontanément grâce à l’émergence d’un tel profil – quatre ans, c’est long – et non par une décision d’Etat-major ou vote lors de primaires – ou cela ne se fera pas.
MT