Nucléaire: châtier les coupables avant d’envisager une relance

Une projet de loi va être présenté au Parlement pour une relance du nucléaire. Trop facile: après avoir saccagé, pourri, détruit, déconstruit comme on dit, une nouvelle loi servirait à faire table rase du passé. En vérité, cette loi n’a de sens qu’une fois les responsabilité établies et les sanctions prises à la hauteur du mal qui a été commis. Sinon, cela reviendrait à poser un pansement sur une blessure infectée.

Article de presse l’Opinion: « Une commission d’enquête parlementaire visant à « établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France » essaie depuis l’automne de comprendre où est passé notre système si résistant. Il garantissait à la France une électricité fiable, abondante et peu chère. Il semble s’être désagrégé. Travaux remarquables de cette commission présidée par le député LR de la circonscription de Fessenheim, Raphaël Schellenberger. La commission pose des questions simples à ceux qui ont tenu les destinées énergétiques de la France depuis 25 ans. L’effarant cocktail d’ignorance, de je-m’en-foutisme, de cynisme, de lâcheté, de paresse, de militantisme, de manichéisme, de naïveté, de démagogie qui a décidé de notre politique énergétique. Oui, cela fait beaucoup, mais hélas, on en est là, avec des ingrédients dosés différemment selon les acteurs politiques de l’affaire. Ségolène Royal ne se souvient pas avoir soutenu l’idée qu’il était possible de fermer tous les réacteurs en 40 ans. Nicolas Hulot ne se souvient pas avoir lu un rapport secret défense qui urgeait de construire six réacteurs avant la catastrophe. Dominique Voynet ne se souvient pas comment fonctionnait Superphénix qu’elle a fait fermer. Gros trous de mémoire. reposait sur rien, aucune raison, si ce n’est un accord électoral conclu par François Hollande avec les Verts en 2012. On fermera 24 réacteurs sur 58. Ça aurait pu être 20 comme 40. Il faut écouter Arnaud Montebourg, qui fut ministre du redressement productif raconter cet accord « de coin de table ». Rien, absolument rien, n’avait été prévu, étudié. Fantasque. Manuel Valls avoue : « Ce n’était le résultat d’aucune étude d’impact ». 50%, ça faisait joli. Faut pas chercher le moindre argument technique. Nos politiques ont joué au bonneteau un des éléments les plus cruciaux de l’équilibre de notre pays. Il faut écouter les ministres de la transition écologique de la période 2019-2022, Elisabeth Borne puis Barbara Pompili, parler du scénario RTE promouvant un mix 100% renouvelable. Elles savaient que c’était du pipeau, mais il fallait rabattre leur caquet aux partisans du nucléaire. L’intérêt national sacrifié pour un « nananère » de cour de récré. La fermeture de Fessenheim ? Pareil. Après nous avoir bien répété que c’était une question de sécurité, Elisabeth Borne avoue aujourd’hui qu’en fait, EDF n’a pas proposé d’autre centrale à fermer. Je traduis : ça aurait pu être n’importe laquelle, il fallait faire un exemple. Après moi le déluge.

Et le projet de M. Macron (que l’article, curieusement, oubli de mentionner) en 2017: confirmation fermeture de Fessenheim et de plusieurs réacteurs. Et le viril coup de menton de M. Philippe Premier ministre à l’Assemblée: « Oui Fessenheim sera fermé« ! Tout ceci relève du sabotage, de la trahison pure et simple. Il est inconcevable de poser les fondements d’une relance du nucléaire tant que les responsabilités d’un tel fiasco ne sont pas établie et des sanctions, à la hauteur du désastre, ne sont pas décidées.

MT

Author: Redaction