« Vous n’avez pas honte? »

M. Olivier Faure et son adversaire du parti socialiste se battent pour revendiquer le leadership d’un parti, le PS, en plein effondrement. En ce moment, ils n’ont pas d’autres sujets plus graves? Chez LR, la grogne des retaillistes contre les ciottistes pour le partage des fromages internes fait parler d’elle dans la presse: grotesque.

Le PS meurt d’avoir trahi sa cause, la défense de la classe ouvrière et moyenne, au profit d’un discours écolo-bobo-migrationniste. De même, LR agonise de ses ambiguïtés. Ce parti s’est présenté comme parti d’opposition, avec 62 députés qui ont été élus essentiellement pour s’opposer au pouvoir macroniste. De lâcheté en obséquiosité, de félonie en opportunisme, après avoir soutenu sans vergogne la politique liberticide sous la crise sanitaire, il donne aujourd’hui sa caution à une réforme des retraite aussi inutile et impopulaire qu’inéquitable, dont l’unique but (il n’y en a pas d’autre) est de servir de trophée final au macronisme. Quelles que soient ses dénégations, cela s’appelle, de fait, un parti béquille, ou un parti supplétif.

Quant au macronisme, il tremble comme une feuille devant le nouveau séisme invraisemblable qu’il a déclenché (le troisième après les GJ et le mouvement de 2019… il faut le faire). Qu’il tremble! On finit hélas par s’habituer au pire, au cynisme comme au mépris du peuple. Ce nouveau séisme dans une France qui souffre, dévastée par l’inflation, l’appauvrissement, le chômage, ne peut qu’amplifier toujours davantage la souffrance des plus fragiles – notamment des petites entreprises. Dans l’histoire comme en politique, la vulgarité se confond avec le culte du chef au détriment de l’intérêt public.

A l’ultragauche, les choses ne vont pas mieux si l’on en juge par la dérive gauchisante et surréaliste des écologistes. Quant à l’ultradroite, elle ne se porte moins mal qu’en apparence. Son rayonnement est entièrement fondé sur le culte de son leader. Le jour où de nombreux Français ouvriront les yeux, elle sombrera comme les autres. Ainsi il paraît que Mme le Pen soigne sa stature internationale en se baladant en Afrique pendant que le pays se soulève contre une réforme absurde, comme une sorte de Macron de droite radicale, en moins maligne: la dame prépare ainsi sa quatrième défaite en 2027 (et la neuvième de son clan après les cinq de son père). Et pour faire élire qui cette fois-ci?

L’autre jour, M. Faure a apostrophé M Dussopt, ex-socialiste aile gauche, jadis farouche ennemi de tout relèvement de l’âge du départ à la retraite, et devenu l’artisan et porte-parole de l’actuelle réforme: « Vous n’avez pas honte? » Telle est en effet la bonne question, qui s’applique plus largement à l’ensemble de la classe politique nationale. Et la question qui se pose à nous: la démocratie est-elle possible sans classe politique? Un modèle de démocratie décentralisée et référendaire est-il inventable en France?

MT

Author: Redaction