Tempête dans un verre de néant

La polémique du jour qui écrase tout le reste de l’actualité nationale porte sur la déclaration d’un député RN. Il est accusé de racisme par la majorité macroniste et la Nupes. L’affaire a pris une tournure tellement dramatique que le président de la République est intervenu pour condamner ses propos, le jour même où l’affaire éclatait. La question est relativement simple. Si ce député a déclaré à l’un de ses collègues d’origine africaine, comme le prétendent la Nupes et les macronistes, retourne en Afrique, le propos est clairement, typiquement et évidemment raciste. Il est alors inexcusable, indigne d’un représentant de la Nation et mérite son exclusion de l’Assemblée nationale. En revanche, si comme il l’affirme, ce même député a déclaré qu’il retourne en Afrique à propos d’un bateau transportant des migrants, ces paroles paraissent alors assez conformes à la doctrine officielle, constamment répétée, selon laquelle les migrants en situation illégale – non autorisés à entrer et séjourner en Europe – doivent être rapatriés dans leur pays (en application des OQTF): la France ayant d’ailleurs toujours refusé sous Hollande comme sous Macron, des débarquements de navires de migrants dans ses ports. A vrai dire, cette querelle qui étouffe tout le reste de l’actualité, est bien minable par les proportions qu’elle a prises. La politique française s’enfonce toujours plus profondément dans la médiocrité stérile. Quel est l’intérêt d’entrer en hystérie pendant 24 heures – au point de susciter l’intervention de l’Elysée et de tous les ministres et de l’ensemble de la classe politique – pour une parole soit ignoble soit plus ou moins conforme à la doctrine officielle (retour des migrants non autorisés à s’installer en Europe)? Pendant ce temps-là, les dirigeants de ce pays, exécutif ou législatif, n’ont pas à rendre de compte sur l’effondrement du système scolaire, la montée du chômage et de la pauvreté, la violence croissante de la société, la désindustrialisation, le déficit du commerce extérieur, l’explosion de la dette publique, la poussée inflationniste, les pénuries et les fins de mois difficiles… Un psychodrame supplémentaire, c’est un jour de gagné. Il reste 4 ans et demi à tenir… Soit 1602 jours, si mes calculs sont exacts. 1602 jours à gesticuler, s’indigner, donner des coups de menton dans le vide pour occulter le monde des réalités et fuir ses responsabilités. 1602 jours: il va en falloir des polémiques, écrans de fumée et autres crises d’hystérie…

MT

Author: Redaction

Tempête dans un verre de néant

La polémique du jour qui écrase tout le reste de l’actualité nationale porte sur la déclaration d’un député RN. Il est accusé de racisme par la majorité macroniste et la Nupes. L’affaire a pris une tournure tellement dramatique que le président de la République est intervenu pour condamner ses propos, le jour même où l’affaire éclatait. La question est relativement simple. Si ce député a déclaré à l’un de ses collègues d’origine africaine, comme le prétendent la Nupes et les macronistes, retourne en Afrique, le propos est clairement, typiquement et évidemment raciste. Il est alors inexcusable, indigne d’un représentant de la Nation et mérite son exclusion de l’Assemblée nationale. En revanche, si comme il l’affirme, ce même député a déclaré qu’il retourne en Afrique à propos d’un bateau transportant des migrants, ces paroles paraissent alors assez conformes à la doctrine officielle, constamment répétée, selon laquelle les migrants en situation illégale – non autorisés à entrer et séjourner en Europe – doivent être rapatriés dans leur pays (en application des OQTF): la France ayant d’ailleurs toujours refusé sous Hollande comme sous Macron, des débarquements de navires de migrants dans ses ports. A vrai dire, cette querelle qui étouffe tout le reste de l’actualité, est bien minable par les proportions qu’elle a prises. La politique française s’enfonce toujours plus profondément dans la médiocrité stérile. Quel est l’intérêt d’entrer en hystérie pendant 24 heures – au point de susciter l’intervention de l’Elysée et de tous les ministres et de l’ensemble de la classe politique – pour une parole soit ignoble soit plus ou moins conforme à la doctrine officielle (retour des migrants non autorisés à s’installer en Europe)? Pendant ce temps-là, les dirigeants de ce pays, exécutif ou législatif, n’ont pas à rendre de compte sur l’effondrement du système scolaire, la montée du chômage et de la pauvreté, la violence croissante de la société, la désindustrialisation, le déficit du commerce extérieur, l’explosion de la dette publique, la poussée inflationniste, les pénuries et les fins de mois difficiles… Un psychodrame supplémentaire, c’est un jour de gagné. Il reste 4 ans et demi à tenir… Soit 1602 jours, si mes calculs sont exacts. 1602 jours à gesticuler, s’indigner, donner des coups de menton dans le vide pour occulter le monde des réalités et fuir ses responsabilités. 1602 jours: il va en falloir des polémiques, écrans de fumée et autres crises d’hystérie…

MT

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