Table rase et déconstruction nihiliste

La table rase est au cœur des idéologies contemporaines. Elle consiste à prôner la destruction des vestiges du passé pour engendrer un homme neuf, apuré de sa culture, de son caractère et par là même, aisément manipulable. On la trouve pendant la révolution française, sous la Convention à partir de 1792, puis atteignant son paroxysme sous la Terreur, dans la Russie des Soviets, le national-socialisme allemand, la Chine de Mao, le régime de Pol Pot, etc… La table rase s’exprime sous des formes différentes, mais elle tend vers le même but: briser les racines ou les valeurs des personnes pour créer un grand troupeau acéphale, facile à mener à la baguette autour d’une idole – le culte de la personnalité en est une autre caractéristique. Cette idéologie imprègne plus que jamais les esprits. Quand un chef d’Etat entend déconstruire l’histoire de son pays il s’en inspire. Saboter le socle d’une civilisation, la langue par la banalisation de l’écriture inclusive ou le saccage de son orthographe en est un outil particulièrement efficace. L’organisation du déclin scolaire qui se traduit par l’effondrement de la curiosité historique, littéraire ou la maîtrise des sciences et des mathématiques relève de cette même logique. Le bétonnage des splendeurs du patrimoine naturel par l’implantation d’usines d’éoliennes (en parfaite bonne conscience), représente l’un des modes d’action actuel de cette idéologie: casser, briser, détruire ce qui est la raison de vivre… Au fond, les petits salopards qui s’en prennent dans les musées aux œuvres les plus sacrées de la création ne font que traduire le pire de l’idéologie dominante: cracher sur la beauté… Ce qui est saisissant, c’est le fatalisme, la résignation, au fond l’acceptation tacite de la société face à cette nouvelle poussée d’un nihilisme imbibé d’idiotie.

MT

Author: Redaction