« Les risques de cas secondaires autour d’un cas importé sont très faibles, et les risques de propagation du coronavirus sont très faibles » déclarait Mme Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, le 24 janvier 2020 au sortir du Conseil des ministres à propos du covid19. Aujourd’hui Mme Buzyn, sans doute en récompense de cette bel accès de lucidité – aux conséquences évidemment dramatiques – , est nommée conseillère à la Cour des Comptes. Tel est le rêve des politiciens au pouvoir: transformer la haute fonction publique en réceptacle pour leurs amis, copains, congénères, ministres frappés par le scandales ou l’échec, élus renvoyés par les électeurs. C’est pourquoi ils ont supprimé les corps de hauts fonctionnaires avec leurs modes de sélection, de formation, de promotion par le mérite et l’expérience. Conseiller à la Cour des Comptes est un métier spécifique qui nécessite des compétences, des qualités intellectuelles évaluables par des concours, examens, procédures de sélection, une expérience et une pratique de longues années sanctionnée par des promotions en fonction des résultats. Idem pour les métiers de préfet, de directeur d’administration, d’ambassadeur, d’inspecteur des finances, etc. L’idée de nommer Mme de Montchanin, ex ministre que les électeurs (c’est-à-dire la Nation) ont sanctionné lors des législatives, ambassadrice à Londres comme le veut une rumeur qu’on espère infondée, est tout aussi loufoque. Le redressement de la France passe par la fin du copinage, du fait du prince. Toute nomination à un poste de la haute administration, un métier de serviteur de l’Etat, doit être soumise à un mode de sélection rigoureusement impartial dans lequel le piston, l’entre-soi, le favoritisme et la courtisanerie doivent être absolument banni.
MT