Etat d’urgence prolongé: scandaleux absentéisme parlementaire

Le prolongement de « la période transitoire de sortie d’état d’urgence sanitaire » (dont l’échéance est prévue au 15 novembre 2021), sollicité par le gouvernement jusqu’au 31 juillet 2022 soulève de nombreuses interrogations.

De fait, le régime de « sortie d’état d’urgence » ressemble à celui de l’état d’urgence en soi et ses conséquences sont significatives en termes de libertés publiques. Il donne la possibilité à gouvernement de restreindre les libertés en dehors du cadre parlementaire. Ce choix traduit une banalisation d’un état d’urgence sanitaire qui aura été en vigueur pendant presque deux années. Dès lors que son usage est ainsi normalisé et s’inscrit dans une logique de long terme, il sort de la définition d’un pouvoir d’exception.

Dans ce contexte, face à une situation qui met en jeu l’essence même et la raison d’être de la démocratie libérale ou parlementaire – l’absentéisme parlementaire est particulièrement incompréhensible. Que seuls 261 députés sur 577 aient voté le prolongement de l’état d’urgence sanitaire constitue une authentique anomalie de la démocratie. Ainsi, le taux de participation à ce vote tellement emblématique et stratégique pour le Parlement n’a pas dépassé les 45%… Les parlementaires, qui sont élus et rémunérés pour voter les lois s’abstiennent ainsi à 55% au sujet d’une loi qui, de fait, touche à l’essence même de leur mission. Et après, les mêmes s’indigneront du même taux d’abstention des électeurs aux scrutins locaux ou nationaux…

MT

Author: Redaction