15 août, la déchristianisation de la France

« Historiquement, la France est  la « fille aînée de l’Église ». Cette religion reste celle d’une majorité relative de nos compatriotes, mais elle périclite. 7 % des personnes interrogées seulement se rendent à la messe au moins une fois par mois, contre 9 % en 2008. Au total, on compte, en 2018, 32 % de catholiques en France, dont 19 % ne sont pas pratiquants. C’est-à-dire qu’ils ne vont pas à l’église même pour les grandes fêtes (Pâques, Noël…), tout en se considérant comme catholiques. Pourtant, en 1981, on comptait encore 70 % de catholiques en France, dont 17 % de pratiquants réguliers, et 41 % de non-pratiquants. » (le Point)

Echange hier soir avec un ami, spécialiste des questions vaticanes. Pourquoi le pape François, en plus de sept ans, n’est-il jamais venu en France contrairement à ses prédécesseurs, même après l’incendie de Notre-Dame, où un geste de solidarité de sa part eût été le bienvenu?  Au Vatican, la France actuelle n’a pas bonne presse. Elle serait à la pointe de la déchristianisation de l’Europe: les vocations s’effondrent, comme le nombre des baptêmes, les églises se vident, et l’église de France connaît de graves difficultés financières. Quel pourcentage des jeunes Français, de moins de trente ans, serait capable de dire un mot sur l’Assomption? Si la tendance, en marche depuis 1965, venait à se prolonger, la disparition ou la marginalisation de la religion chrétienne en France paraîtrait inévitable. Tout se passe comme si la France s’imposait comme le pilote de la destruction du christianisme en Europe, ou plutôt les religions chrétiennes, catholique, protestante et orthodoxe. Conséquences? La nature a horreur du vide. La disparition du christianisme ouvre la voie au retours des idolâtries que l’on voit déjà à l’oeuvre: culte de la personnalité en politique, adoration des dieux modernes, le sport, l’argent, le nationalisme guerrier, les jeux. La déchristianisation accélérée va de pair avec la propagande, l’abrutissement, le déclin des valeurs patriotiques, l’abêtissement général. Elle favorise la violence criminelle, la barbarie dans la rue comme dans les  urnes ou dans les ministères et assemblées (voir billet sur la lâcheté). Elle ouvre la voie au chaos et à l’asservissement des consciences. C’est pourquoi elle ne concerne pas uniquement ceux qui croient au Ciel, mais devrait préoccuper sérieusement tous les Français y compris ceux qui n’y croient pas mais qui aiment leur pays.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction