Dans la torpeur aoûtienne

Au mois d’août, dans une France écrasée de chaleur anesthésiée par le soleil de plomb, tout est permis, tout est possible. L’Assemblée nationale vient de voter sans sourciller, dans un hémicycle au trois cinquièmes vide, la PMA sans père, remboursée par la sécurité sociale. Les contributeurs Français sont donc sommés de prendre en charge l’abolition officielle de la paternité comme pilier de la famille et de l’enfance. Le débat de société? Quel débat de société? L’avez-vous vu passer? Pas moi. Un vote lâche, honteux, en catimini. « Conservateur » l’opposant à cette réforme? Non: résistant, résistant à une dérive totalitaire de la même nature que toute forme d’expérimentation touchant à la nature humaine. Les mots de traîtres et d’opportunistes ne sont pas excessifs pour qualifier ceux qui ont retourné leur veste pour un maroquin sur ce sujet essentiel. Autre sidération: un garde des sceaux, s’exprimant, par définition au nom du gouvernement, a réclamé le rapatriement en France des jihadistes: c’est-à-dire, ceux qui au nom de daesh, directement ou par complicité, ont massacré, torturé, violé, enlevé, crucifié, égorgé, anéanti des villages, femmes et enfants, commis des génocides sur les populations chrétiennes et Yézidies, orchestré des attentats qui ont ensanglanté la France (250 victimes).  Au nom des droits de l’homme? Et les droits de l’homme des prisonniers égorgés, des enfants traités en esclave sexuels, des villageois exterminés et des malheureuses victimes du Bataclan? Ce matin, il se confirme que la France est l’un des pays les plus frappés au monde par la grande dépression due au covid, deux points au dessus de la moyenne de l’UE: – 13,8% du PIB, contre – 10,1 % en Allemagne. A l’origine de ce désastre: la déroute de l’équipe au pouvoir, un aveuglement de deux mois sur les « masques », diabolisés avant d’être rendu strictement obligatoires, et le choix irresponsable, faute de masques, d’un confinement absolu qui a plongé l’économie française dans le marasme. Mais les responsables de cette débâcle dignes de l’état-major en mai-juin 1940, dans l’indifférence générale, sont toujours là, en poste, pavoisant, pérorant, jacassant et droits dans leurs bottes, prêts à rempiler comme si de rien n’était. D’ailleurs, le silence à ce sujet de la classe politique de l’extrême gauche à l’extrême droite incluses, (en dehors d’une poignée de parlementaires courageux et lucides) est assourdissant.  Question fondamentale: l’apathie du pays dans ses profondeurs, est-elle le fruit de l’indifférence, du déclin intellectuel, d’un authentique abrutissement de masse? Ou bien n’est-elle au contraire que le reflet de la surface des choses, entre reportages et commentaires lèche-bottes et sondages truqués, couvrant un mouvement de révolte, un grondement sourd dans les profondeurs de la France qui ne demande qu’à s’exprimer en la première occasion?

Maxime TANDONNET

Author: Redaction