« Je me suis trop laissé impressionner par le débat « Monsieur le Président, il faut rester à votre niveau […] La sécurité, ça doit être l’affaire du président de la République. J’aurais dû aller plus loin. J’en ai pas fait assez ! […] Aujourd’hui la mode, c’est de parler de l’horizontalité. Moi je ne crois qu’en la verticalité, c’est vous dire si je ne suis pas dans le coup […] Je pense qu’il faut un chef, un leader, qui entraîne. Une société démocratique ne peut pas fonctionner sans autorité […] A l’époque, j’avais eu à faire à tous les héritiers de 68 et du slogan « Il est interdit d’interdire […] Il n’y a pas de phrase plus fausse et plus stupide ».
Hier soir, lundi 27 juillet, sur TF1, le président Sarkozy s’est longuement exprimé sur la question de l’autorité avec des mots fort justes. Il y voit une notion verticale, s’imposant de haut en bas, et incombant pour l’essentiel au président de la République. Puis-je me permettre d’esquisser un complément à son propos? L’autorité n’est rien, juste un mot creux et vain pour masquer l’impuissance du pouvoir, si elle ne se double pas d’une autre notion tout aussi fondamentale mais beaucoup moins invoquée: la confiance. Les deux marchent de pair. Il n’est pas d’autorité sans la confiance. La démocratie n’est pas à sens unique, de haut en bas, mais à double sens, de bas en haut et de haut en bas. La confiance est la face cachée de l’autorité. Dans le monde moderne, l’autorité ne saurait procéder de la peur qu’inspire un père fouettard, élyséen ou autre. L’idée d’obéissance à un roitelet ou un gourou national, pétaradant sur les médias du matin au soir, fondée sur la menace de sanctions, est d’un autre temps. L’autorité reposant sur la peur peut fonctionner quelque temps sur des esprits dociles, mais alors, elle demeure artificielle et éphémère. La véritable autorité, celle qui touche les cœurs, persuade et suscite l’adhésion, repose sur tout autre chose: la confiance populaire. Des dirigeants brandissant l’autorité jupitérienne comme principe fondamental, gesticulant et noyant leur environnement sous des flots de logorrhée, il s’en trouve à la pelle. Mais la tragédie de la France, depuis fort longtemps, c’est l’incapacité chronique du pouvoir politique à inspirer la confiance, cette confiance sans laquelle l’autorité n’est qu’un vain mot. Sans doute est-il infiniment plus difficile de gagner la confiance que de se réclamer du principe d’autorité.
Maxime TANDONNET