Le Monde du 05/06: « Coup sur coup, deux des plus grandes revues médicales mondiales ont procédé à la rétractation d’articles ayant trait au Covid-19, fondés sur des données fournies par une société américaine, Surgisphere, et à l’origine, désormais, plus que douteuse. The Lancet a annoncé, jeudi 4 juin, le retrait de l’étude publiée le 22 mai dans ses colonnes, qui suggérait que l’hydroxychloroquine, associée ou non à un antibiotique comme l’azithromycine, augmentait la mortalité et les arythmies cardiaques chez les patients hospitalisés pour Covid-19. Le New England Journal of Medicine(NEJM) a fait de même pour un article publié le 1er mai dans ses colonnes, qui déclarait que la prise de traitements antihypertenseurs n’avait pas d’influence sur la gravité du Covid-19. Dans les deux cas, l’auteur principal de l’étude était Mandeep Mehra (Harvard Medical School) et les données provenaient de Surgisphere. »
L’invraisemblable débâcle se poursuit. On se souvient que sur le fondement de cette étude, désormais retirée, les autorités avaient décidé l’abrogation de la dérogation qui permettait l’utilisation de cette molécule contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 et la suspension d’essais cliniques destinés à tester son efficacité. L’enjeu était immense: la santé et la vie de centaines ou de milliers de personnes. Cette abrogation intervenait dans un contexte idéologique particulier de diabolisation du professeur Didier Raoult et de son traitement par la nomenklatura bien pensante qui l’affublait de l’étiquette infamante de « populiste ». La mépris a encore frappé avec des conséquences pour la santé et la vie de centaines ou de milliers de personnes. Cela se paiera-t-il un jour?
Maxime TANDONNET