Une odeur de poudre se répand sur la France. Les sondages sont en trompe-l’œil et laissent penser qu’un tiers du pays, grosso-modo, soutient le pouvoir. Mais face à un tel malheur collectif, 80% de la population devraient être solidaires de leurs autorités. Or, c’est le contraire qui se produit, une défiance généralisée. Jamais depuis la Libération, et même aux pires époques des gouvernements Guy Mollet (1956), Félix Gaillard (1958), Fabius (1985), Edith Cresson (1991), Juppé (1995), et même à la pire période de Hollande, une équipe au pouvoir n’avait été autant détestée. La droite, la gauche, les extrêmes, de droite et de gauche, la haïssent. Le peuple dans sa grande majorité, la vomit à un point qu’il est difficile d’exprimer. Le dernier carré, celui des amoureux, se réduit comme peau de chagrin. Pourquoi? La rage provient du contraste entre les annonces grandiloquentes – Jupiter, le « nouveau monde », la « transformation ou la refondation de la France » – et la déchéance quotidienne d’une équipe confrontée au désastre, qui se noie dans l’impuissance, l’aveuglement et les contradictions. Tout système politique fondé sur la vanité, la déconnexion et le mépris des gens ne peut finir que dans la boue. Le pays confiné, sidéré du spectacle auquel il assiste, est littéralement à bout de force et de patience. Une nouvelle vague de chaos et de violence s’apprête à frapper la France. Les élections de 2022, si elles ont lieu, seront de toute façon un fantastiques défouloir contre le pouvoir en place. Après, nous sommes face à une incertitude politique, qui, elle non plus, n’a pas de précédent. L’arrivée au pouvoir d’extrémistes ou démagogues de gauche ou de droite, qui ne feront probablement pas pire qu’aujourd’hui mais poursuivront l’effarante plongée du pays à l’abîme, s’impose désormais comme une forte probabilité. Et si le cauchemar n’en était qu’à ses débuts? Ou bien, le seul véritable espoir: l’explosion et la fin du modèle politique le plus désastreux et le plus odieux de l’histoire depuis 1944, car fondé sur la seule vanité d’un individu au détriment de l’intérêt général, source de despotisme stérile, d’impuissance généralisée, de déchirements haineux de la nation, et d’un vertigineux déclin économique, moral et intellectuel.
Maxime TANDONNET