« La folie des grandeurs » film culte réalisé par Gérard Oury, avec Louis de Funès et Yves Montand en 1971.
Monsieur François Hollande quand il fut élu président de la République en 2012, voulait « réenchanter le rêve français ». Son successeur, tour à tour, promettait l’avènement de Jupiter, un « nouveau monde », le « renouvellement », la « transformation de la France », la « refondation de l’Europe », désormais la réinvention (« se réinventer »). Derrière ces grands mots, il y a toute une vision de la politique qui découle à la fois du système présidentiel français et du naufrage narcissique touchant la classe dirigeante, l’un et l’autre se nourrissant mutuellement. Le résultat est une fuite permanente dans le grandiloquence et dans la vanité, tournée vers un objectif d’auto-sublimation. Et en parallèle, cette vision se traduit par le déni éperdu de la réalité quotidienne. L’idée même d’anticiper sur les dangers d’une pandémie – dès que les signes en furent connus, en décembre 2019 – en adoptant les mesures nécessaires pour s’assurer de stocks de masques, de tests de dépistages, de places en réanimation suffisants, à l’image de l’Allemagne, les Pays-Bas la Suisse ou de la Corée, n’était évidemment pas à la hauteur de grandes ambitions universelles à la dimension de ces « Messieurs/Dames » engagés dans la « transformation » de la France sinon de l’Europe et du monde. Nous vivons en ce moment les ravages de la politique mégalomaniaque. Pour les individus au pouvoir, le danger politique, électoral, n’est pas vraiment, comme ils le prétendent aux fins de se rassurer, la « menace populiste », cet épouvantail sur lequel ils comptent s’appuyer pour poursuivre encore 120 ans leurs méfaits. Le danger électoral, pour eux, est dans l’émergence à l’échelle politique et médiatique nationale, d’un groupe de personnalités sérieuses, responsables, réalistes, pragmatiques, désintéressées pour elles-mêmes, déterminées à se mettre au travail, qui sauront convaincre les Français que la politique n’est rien d’autre que le service discret et modeste, actif plutôt que bavard, de l’Etat et de la France.
Maxime TANDONNET