Le crash du nouveau monde

Cet article 49-3 marque un tournant: le crash du « nouveau monde ». L’étrange mixture du culte de la personnalité, du mépris des gens, de l’affaiblissement des institutions démocratiques (parlement, collectivités), de l’idéologie de la table rase (retraites), de déconnexion radicale, de provocation permanente et de fuite dans le communication, trouve son aboutissement dans ce 49-3, signe de négation de la démocratie parlementaire, jamais mis en oeuvre pour une réforme des retraites. Dans ce geste s’exprime un phénomène jamais démenti: celui de l’autoritarisme comme signal  de faiblesse, le coup de menton pour couvrir la débâcle. La tentative d’OPA sur la droite est un fiasco. Merci aux LR qui n’ont jamais trahi: les voilà récompensés de leur fidélité et de leur lucidité. Quant à la gauche, tous les ponts sont rompus et les vaisseaux brûlés. Il ne faut aucun doute que les jours du « nouveau monde » sont comptés. L’impopularité historique cristallise trop de colère, de souffrance, d’humiliation pour être réversible. La réélection de 2022 n’aura pas lieu. Le vrai sujet est désormais de trouver une alternative à la menace lepéniste. En se réalisant, elle ne ferait que prolonger sous d’autres formes les déchirements et le chaos d’En Marche. La priorité absolue est de restaurer la confiance, réconcilier la France avec la démocratie, avec la République au sens de la chose publique: par la réhabilitation de la souveraineté parlementaire et l’appel au peuple à travers la démocratie directe.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction