La peur

France Info: « L’épidémie de coronavirus ne faiblit pas en France. Il y a désormais 212 cas confirmés soit 21 de plus que lundi. A l’échelle mondiale, la vitesse de propagation de l’épidémie hors de Chine est désormais neuf fois supérieure à celle constatée en Chine. Un nouveau mort en France. Parmi les nouveaux cas recensés par les autorités, une personne est morte mardi matin dans le Morbihan : il s’agit d’un homme âgé de 92 ans. Ce décès porte à quatre le nombre de victimes dans le pays.  « Faire bloc, c’est ce que nous devons à notre pays », a-t-il ajouté. « Nous sommes prêts. Je sais que nous saurons relever, avec force, ce défi ». [M le président Macron].

Mon propos n’est évidemment pas de nier la gravité de l’épidémie ni les risques sanitaires pour le pays, mais de relever cet étrange matraquage quotidien qui consiste à alimenter la peur. A quoi sert-il de dénombrer, quasiment heure par heure, à l’unité près, le nombre de personnes contaminées et d’en faire la une de l’actualité? A-t-on jamais vu, lors des épidémies de grippe ou de rougeole, qui font des milliers de morts, un tel décompte d’une méticulosité obsessionnelle? Le chef de l’Etat annule « tous ses rendez-vous » d’une semaine et son dîner au CRIF. Tant mieux, mais qu’en est-il de tous les Français, les millions de Français obligés de prendre les transports en commun et d’assister à des réunions ou des assemblées? Qui ne peuvent rien annuler du tout? Et ces décrets de réquisition, martiaux, virils,  comme à la guerre, abondamment relayés sur tous les médias?  Pourquoi ce spectacle lourdement anxiogène  surjoué par la France officielle, dite d’en haut? Oui, c’est grave, sans aucun doute. Mais dans un pays normal, le rôle des (supposées) élites dirigeantes, n’est pas de faire peur et de répandre la panique. Il est au contraire de rassurer et d’apaiser par un discours de vérité et de pragmatisme sur les mesures de précaution à respecter. L’objectif serait-il de faire oublier tout le reste? Ou bien de vendre aux Français une nouvelle tragédie nationale et son sauveur providentiel? La peur n’est jamais bonne conseillère.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction