Entre ambition et dignité

L’engagement politique ne devrait être rien d’autre qu’une mission de représentation de la collectivité, fondée sur le suffrage universel, et limitée au temps nécessaire, celui où les circonstances se prêtent au service de l’intérêt général.  Les politiques qui savent s’arrêter et passer à autre chose, quand leur temps est fini, méritent notre estime. Signe d’une conscience nourrie de principes, d’une culture et d’une intelligence qui l’emportent in fine sur les délires de gloriole. Mme Kosciusko-Morizet, par exemple, a échoué à Paris, elle est passée à autre chose et nul n’en parle plus: voilà qui est tout à son honneur. Au contraire, M. Manuel Valls fut pendant un temps un espoir de la politique française. La France a, en effet, besoin d’un centre-gauche républicain, réaliste et ferme sur les sujets migratoires ou de laïcité. Il a brièvement incarné ce modèle. Puis, son parcours a tourné à la déception: spectaculaires accès de colères et de sectarisme (« le terrorisme, c’est vous! »); bilan de cinq années auprès de M. Hollande qu’il a refusé d’assumer en chargeant violemment ce dernier après-coup; départ en Espagne – Barcelone -; aujourd’hui velléités de retour et de ralliement à la présidence Macron. Se rend-il seulement compte à quel point nul ne l’attend plus? De même, M. Jean-François Copé revient médiatiquement à la faveur des municipales de Meaux. Il a choisi le chemin inverse pour son retour: celui de l’attaque virulente contre la présidence Macron.  D’accord. Mais alors, pourquoi ne pas dire la vérité? M. Copé fut l’une des personnalités de droite, à l’origine, les plus dithyrambiques envers cette présidence. Certes, il a le droit absolu de changer radicalement d’avis. Mais à la stricte condition de reconnaître son erreur initiale. Je me suis trompé. Lourdement trompé. Voilà une phrase, de temps en temps, qui serait tout à l’honneur des politiques.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction