La semaine dernière (j’étais trop occupé pour réagir en temps réel) est survenu un incident que la France d’en haut, politico-médiatique, voudrait bien effacer au plus tôt des mémoires tant il l’a montrée ridicule. Le MEDEF, organisation patronale, a invité à son Congrès, parmi d’autres individus, Mme Marion Maréchal (ex-le Pen).
C’était la première phase du naufrage dans le ridicule. Pourquoi Mme Maréchal? Cette dame très jeune, de moins de 30 ans, est télégénique il faut bien le reconnaître. Elle n’a jamais eu de toute sa vie à prendre et à assumer une décision, à effectuer un choix, à prouver une vision ni un caractère. Totale inconnue, elle a été propulsée députée par la seule magie du nom de son grand père, avant de l’effacer de son CV. Elle est depuis quelque temps la nouvelle coqueluche des médias qui y voient un repoussoir de substitution à sa tante, au cas où cette dernière viendrait à faire défaut. Mme Maréchal est à la mode – en tant que repoussoir – et le MEDEF a cru devoir se conformer à cette mode, avec l’arrière-pensée que peut-être il était bon de ménager l’avenir en anticipant sur « l’après-macron ».
Mais il y a eu pire. Le parti macroniste LREM a dès lors fait un tollé, menaçant de boycotter la manifestation patronale si le MEDEF maintenait son invitation à Mme Maréchal. Le MEDEF a pris peur: l’idée même d’un geste de mauvaise humeur du parti dominant l’a littéralement fait trembler. Et si des fois cela donnait l’idée aux plus hautes autorités du pays, en représailles, de restaurer, dans sa formule ancienne, l’impôt de solidarité sur la fortune (l’ISF)? Car pour les gens du MEDEF il ne faut pas se faire d’illusion, rien d’autre ne compte: le pays peut s’effondrer, à feu et à sang, des centaines de milliers de victimes, l’apocalypse, la misère, le malheur, la destruction, ce n’est pas son affaire tant que ses intérêts sont saufs.
Alors, le MEDEF a aussitôt, dans la minute, cédé aux hurlements du LREM et annulé son invitation à la petite dame. Conformisme, despotisme, lâcheté absolue, bêtise indécrottable. Elle n’est pas belle la France d’en haut, politico-médiatico-patronale? Elles ne sont pas entre de bonnes mains, dites voir, les grandes entreprises françaises du CAC 40?
Maxime TANDONNET