Mme Nathalie Loiseau, tête de liste LREM, déclare que la suppression de l’ENA, annoncée par l’occupant de l’Elysée, est un « soulagement » pour elle. Faut-il le rappeler, cette Dame a été pendant 5 ans directrice de cette école, de 2012 à 2017. A cette époque elle s’est battue sans relâche pour sa défense, répondant avec des accents passionnés à chacune des attaques dirigées contre elle. Elle affirmait ainsi, dans la revue le Débat: « L’exception qui nous est reconnue par les autres pays [cette école], c’est l’exception de l’excellence, pas de la bizarrerie ». Et ce n’est qu’un exemple de ses multiples interventions sur le sujet, tout aussi élogieuses pour l’ENA. Alors, nous sommes en présence de deux possibilités, et deux seulement: – Soit elle ne pensait pas un mot de ce qu’elle disait pendant 5 ans et elle a servi une cause à laquelle elle ne croyait pas, voire qu’elle méprisait. – Soit elle a radicalement changé d’avis, en peu de temps, et totalement basculé de la cause de la défense de l’ENA à celle de sa destruction, à la faveur de sa promotion politique. L’image donnée est celle de l’opportunisme et de l’insincérité, mais aussi celle de la malléabilité infinie de l’esprit humain en fonction des circonstances. Sans doute sa personnalité, son comportement, sont les fidèles reflets de la « France d’en haut » qui nous dirige en ce moment. Le chaos triomphe dans les esprits autant que dans la rue. Et on se dit, à pareil spectacle, que rien ne peut les arrêter, ni la morale, ni la conscience, ni les références historiques, ni même un ultime résidu de bon sens. Tout est désormais possible, surtout le pire.
Maxime TANDONNET