Dégoût absolu

Bien sûr, il y a mille et une raisons de s’indigner chaque jour: un jeune poignardé devant une boite de nuit, une dame âgée martyrisée dans la rue, ce rappeur qui appelle à « pendre les blancs et à massacrer leurs bébés » dans l’indifférence ou le déni des bien-pensants, etc. Impossible de réagir à chaque fois sinon à s’abandonner au tourbillon de la folie collective. Mais voici une nouvelle qui me bouleverse plus particulièrement, comme touchant à la quintessence de l’abject: traîner dans la boue un père ayant perdu sa fille dans l’attentat du Bataclan en l’accusant de « haine » Voilà: on prend un homme ayant subi la tragédie la plus épouvantable qui puisse survenir à un homme, la perte d’un enfant, dans des conditions aussi ignobles, et on en rajoute dans l’ignominie en l’insultant à grande échelle: car accuser publiquement un homme de « haine » (le mot marqué en gras), avec tout ce que cela sous-entend, c’est l’accabler de la pire des injures. Je n’ai même pas envie de nommer le journal qui laisse publier ce genre de lynchage d’un homme à terre, frappé par le pire des malheurs, au fond de l’abîme. J’ai honte pour ce journal et pour ce qu’il est censé représenter. Voilà comment sous le voile de la bonne conscience et de la pensée bienheureuse, sous le voile de l’angélisme béat, la cruauté la plus répugnante se profile sournoisement et se banalise dans notre société.

Maxime TANDONNET

 

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Author: Redaction