Quelle résistance au maelström de bêtise?

Sous le quinquennat Sarkozy, nous subissions une polémique (ou micro-scandale) par mois, sous celui de Hollande, grosso modo une par semaine, désormais, nous en sommes au rythme de plusieurs par jour. Les psychodrames qui nous envahissent sont innombrables: Benalla, Valls à Barcelone, le président et le jeune chômeur, le Pen, Moix, Campion. J’en passe et j’en oublie. Quelle sera la polémique de demain? en est-on réduit à se demander. Un vent de folie imbécile souffle sur le pays médiatique  et répand son  chaos virtuel. Le nihilisme gagne du terrain. Tout n’est que retournements de veste, trahisons et rats qui quittent le navire. Encore n’est-ce là qu’un début. La France dite « d’en haut », tenaillée entre goût du lynchage et idolâtrie stupide, s’enivre de l’obsession élyséenne l’œil rivé sur la cote de popularité de l’occupant de l’Elysée qui s’effondre comme il était prévisible dès le départ.  Pendant ce temps, le pays souffre: le chômage augmente, la pauvreté, les déficits, les bidonvilles, les impôts, la violence gratuite qui se répand et fait des victimes: Marseille, Paris. Dès lors que l’image narcissique devient le but ultime de toute politique, plus rien du monde réel n’existe encore. La politique se réduit à une poignée d’annonces et au saupoudrages de milliards destinés à « se réconcilier » avec telle ou telle catégorie. La vie gouvernementale est privée de toute boussole.  Elle verse de plus en plus dans le grand spectacle mensonger – la frime, les gesticulations, les petites phrases – destiné à brouiller toujours davantage les repères, réduire le monde à l’affrontement entre le « bien » post national et le « mal populiste ». Avec un but ultime, totémique, quasi religieux: la réélection en 2022. A n’importe quel prix, même au prix de toutes les catastrophes, tous les effondrements. Face à ce vertigineux maelström, la résistance, la nôtre, passe par la réflexion et le sang-froid. Les intellectuels  dignes de ce nom n’ont rien à faire sur les plateaux hystériques. Il faut au contraire prendre le contre-pied de la crétinerie ambiante. Le mépris doit changer de camp. Ignorer la grande déferlante de pitreries et rendre de la hauteur à la réflexion et au débat politique.  Préparer la grande alternance, celle des idées et de  la politique au sens noble du terme, la pensée pour façonner un destin commun, la réhabilitation de l’école et de l’intelligence, la refondation de l’unité entre les peuples européens, ravagée par la bêtise bureaucratique, l’organisation de la relation entre l’Afrique et l’Europe, gagner la bataille contre le retour de l’esclavagisme et le trafic des personnes en Méditerranée, la reconquête de l’autorité de l’Etat, la lutte contre l’écrasement fiscal de l’économie française, l’explosion de la dette publique, la réindustrialisation du pays, l’affirmation de l’indivisibilité de la France. Mais tout cela n’a de sens qu’à la condition de rompre avec la folie narcissique qui empoisonne la vie politique française, de l’extrême gauche à l’extrême droite, sortir de la démence égotique et renouer avec un seul objectif: le service de l’intérêt général, le service de la France.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction