La rentrée 2018 est placée sous le signe de l’hystérie et de la bêtise. L’affaire Benalla, continue de faire rage. Le Sénat, exerçant sa mission démocratique de contrôle de l’exécutif, est accusé, dans un tourbillon de démence, de vouloir « destituer » le président de la République, la démission lacrymale de M. Hulot, de nouvelles polémiques sur la guerre d’Algérie, ou sur la boutique de l’Elysée, s’enchaînent au quotidien. Tous les records historiques d’impopularité sont battus. Pendant ce temps, la situation économique (croissance, chômage, déficits, dette publique) est désastreuse et le décrochage de la France vis-à-vis de ses voisins s’accélère, dans l’inertie absolue du pouvoir. L’effondrement du système scolaire et du niveau intellectuel général se poursuit. La pauvreté augmente (9 millions de personnes). La violence est tellement banalisée dans le pays que nul n’en parle plus. Le régime politique français, issu de la destruction de la Ve République, est une monstruosité. Il consiste dans une mélasse empoisonnée de sublimation et de lynchage accompagnée de l’abolition de toute notion de responsabilité. Ce système issu de la destruction de la Ve République, repose sur une aberration démocratique source de tous les désastres: il glorifie un personnage, en le couvrant d’un manteau de magnificence et de haine mêlées, tout en le protégeant pendant 5 ans de toute sanction pour ses paroles, pour ses choix ou absence de choix, et ses résultats. L’institution présidentielle n’a de sens que si le chef de l’Etat, arbitre et autorité morale, reste au-dessus de la mêlée politicienne. Mais dès lors qu’il devient lui-même, personnellement, l’incarnation de cette mêlée politicienne, sa place et son rôle dans le système politique, son irresponsabilité, tournent à l’aberration. Ce régime débile, fondé sur la déconnexion entre les attributs du pouvoir et l’idée même de responsabilité, pousse à la déviance et favorise le pire de la nature humaine. Il serait simplement risible s’il n’entraînait pas la France, comme un boulet au fond de l’abîme.
Maxime TANDONNET