Sacrebleu, quels sagouins ! Imaginez-vous un « débat » où l’on vous assoit sur une chaise face à un public goguenard et une meute d’intervenants qui ne rêvent que de vous abattre…Telle est la conception de la discussion politique, façon Laurent Ruquier sur France 2. En réalité, dans ces cas-là, on ferait mieux d’aller se coucher…
Mais comme on a pu le vérifier lors du second tour des présidentielles de 2017 Nicolas Dupont-Aignan n’est pas du genre à se dégonfler. Il est parti samedi soir à la corrida en sachant qu’il était seul dans l’arène et que le taureau, c’était lui. Il était cerné par des matadors de pacotille, prêts à l’éreinter de banderilles en agitant frénétiquement leurs chiffons rouges. Et c’est ce qui s’est passé. Nicolas Dupont- Aignan a été harcelé de toutes parts, soumis à la question et sommé d’y répondre, comme sous l’Ancien Régime lorsque le roi transmettait un ordre d’incarcération visant un opposant, sans le moindre jugement.
A la télé, c’est pareil. L’ordre de lapidation est lancé par Ruquier, le pauvre enfant ayant vécu chichement dans une HLM du Havre et qui, aujourd’hui, demeure à Marseille dans une splendide villa avec vue sur mer d’environ deux millions d’euros située dans le quartier du Roucas-Blanc, le plus chic de la ville. Le zozoteur le mieux payé du paysage audiovisuel français donne le signal, et c’est la curée. Le hourvari médiatique. Et pour faire bonne mesure, on ajoute une magnifique béninoise en tenue traditionnelle pour lui tomber dessus à bras raccourcis.
Evidemment, Nicolas Dupont-Aignan a eu le mérite de rester calme et de ne pas sortir de ses gonds, surtout lorsqu’un vieux saltimbanque sans talent lui a lancé : « je vous emmerde ! », comme si c’était un argument décisif…La calomnie n’est qu’une surcompensation du doute et l’insulteur n’a fait que s’injurier lui-même. C’est parce que Dupont-Aignan dit la vérité sans forfanterie et sur un ton modéré qu’il est ainsi pris à partie, brocardé, caricaturé.
Ce passage à tabac sur France 2 me rappelle une interview de François Fillon sur RTL le 25 novembre 2016 à 7 h 54. Harcelé par une éditorialiste aussi hystérique que Ruquier sur le thème de l’avortement, Fillon avait eu cette fulgurante réplique :
« Le tribunal de l’inquisition, ça suffit ! »
Il avait raison. Voilà des lustres que les politiciens de droite se laissent marcher sur les pieds par de pseudo-journalistes qui sont en réalité des agents de propagande socialistes, voilà des années qu’ils sont sommés de s’expliquer parce qu’ils sortent du rail de la pensée obligatoire et qu’on criminalise leurs positions, voilà des années que leurs propos sont déformés ou tournés en dérision, voilà des années qu’ils se taisent de peur de ne plus paraître « conformes » et donc bannis des plateaux télé. Nicolas Dupont-Aignan est lui aussi un des seuls qui s’est rebellé contre ces prescripteurs de bonnes paroles. Il n’a pas hésité à moucher Denisot et Apathie sur Canal Plus en leur demandant de dévoiler le montant de leurs émoluments. Ila récidivé sur TF1 en quittant spectaculairement le plateau du 20 h où il était invité pour protester contre son exclusion arbitraire d’un débat télévisé entre les divers candidats à la présidentielle.
Je me souviens de la réponse faussement étonnée de la socialiste de service à François Fillon : « C’est pour moi que vous parlez de tribunal de l’inquisition ? » Sous-entendu : « comment ça ? Je n’ai pas le droit de vous insulter et de décliner mon petit bréviaire bien-pensant ? Je ne peux plus vous pousser dans vos retranchements réacs et nauséabonds ? » Fillon avait alors enfoncé le clou : « Oui, c’est pour vous et pour tous les journalistes qui caricaturent ce que je dis ou j’écris ». Autant vous dire que la donzelle était dans les choux…
Ils ne dialoguent pas ces Fouquier-Tinville au petit pied, ils ne débattent pas, ils combattent. Mais ils le font avec un tel sectarisme, une telle mauvaise foi et une telle arrogance que leur morgue est bien visible à l’antenne et qu’elle finit par servir ceux qu’ils calomnient sans vergogne. C’est exactement ce qui s’est passé samedi soir. Nicolas Dupont-Aignan s’est bien défendu, sans agressivité, malgré les injures de la meute. Il sait que la grande force des agents de la propagande mondialiste et immigrationniste, c’est leur art consommé d’user d’une arme de destruction massive qui s’appelle la dérision. Ruquier pratique cet art du flingage en esthète : il postillonne ses répliques humoristiques à tout va pour tourner son vis-à-vis en ridicule et le déstabiliser. Le rire est une vraie kalach politique…
Mais c’est aussi un sacré boomerang qui vous revient en pleine figure lorsqu’on s’efforce de gommer sa double casquette d’animateur et de militant. Il ne saurait y avoir de vraie discussion s’il n’y a pas d’égalité entre les interlocuteurs. C’est ce que Dupont-Aignan a bien compris en évoquant le mépris de caste et les leçons de morale de «ce petit milieu parisianiste » et de ces « chroniqueurs mondains qui vivent dans les beaux quartiers et ignorent les réalités du pays ».
Tels sont les « débats » de la télévision publique : on refuse désormais de discuter avec quiconque ne partage pas votre idéologie fumeuse. Les gens de droite ne sont plus des interlocuteurs, ce sont des ennemis à abattre. Et pour mieux les atteindre, on substitue la question du bien et du mal à celle du vrai et du faux. On invoque l’émotion et la sensation pour évacuer le raisonnable et le sensé. Samedi soir, on a vainement cherché à disqualifier Nicolas Dupont-Aignan en prétendant que les mobiles qui l’inspirent ne peuvent être que méprisables puisqu’ils sont de « droite » ! Or, les téléspectateurs sont moins idiots que ne le pense Ruquier et ses complices : savez-vous ce qu’ils ont retenu de cette corrida médiatique ? Simplement que Nicolas Dupont-Aignan a une carrure d’homme d’Etat et qu’il est parfaitement capable de réaliser son objectif : celui de la coalition de tous les amoureux de la France, d’où qu’ils viennent. Ils ont compris qu’il va élaborer avec ses partenaires un projet consensuel et assez rassembleur pour satisfaire les 60 % de Français qui en ont assez des sagouins de l’audiovisuel, éternels porte-voix du parti socialiste et des prétendus insoumis.
José d’Arrigo