La décomposition s’accélère (ou la grande déflagration)

L’actualité politique est passionnante… les polémiques imbéciles fleurissent de partout, ces derniers jours autour de « la retraite de M. Wauquiez », du « couscous », des voyages de Mélenchon, de « Colbert », etc. Parfois, on se demande comment il est possible d’atteindre un tel degré de crétinerie.  Cette gesticulation ne suffit même pas à masquer l’essentiel: la décomposition politique reprend, à une vitesse vertigineuse. Des Républicains, écartelés entre constructifs, centristes et droitiers, il faut bien reconnaître qu’il ne reste plus grand chose. Le parti socialiste n’arrête pas de s’émietter, même son candidat, M. Hamon crée son propre mouvement. La vieille SFIO plus ou moins retapée lors du congrès d’Epinal en 1971 est cette fois vraiment à l’agonie. Encore plus intéressant, les extrêmes, les antisystèmes se décomposent à leur tour, le fn explose dans une grande déflagration, M. Mélenchon et le PCF divorcent. Quant au pouvoir en place, il est déjà aux abois, un record absolu après même pas un semestre: tragique absence de ligne, mesures symboliques qui indignent tour à tour la droite et la gauche, fragilité absolue d’un régime sans assises dans le pays, fondée sur le culte d’une image médiatique, effondrement de la popularité, lâchage en règle du monde médiatique dont il est la plus authentique créature… Mais le plus effroyable, dans tout ce phénomène d’effondrement accéléré de la politique française, c’est que nul n’a la moindre idée d’une issue possible à cette désintégration générale. La cause profond de ce phénomène? La disparition du sens de l’intérêt général, le triomphe partout, de la mégalomanie narcissique, cette grande force de décomposition… Et nul ne voit ce qui vient après. Nous savons qu’une crise prodigieuse se profile. Mais nous n’avons pas la moindre idée de la suite. L’Histoire, la « force de l’événement », ce monstre insaisissable dont les ressorts profonds échappent à notre entendement, aura certes le dernier mot. Mais aujourd’hui, nous vivons suspendus au-dessus d’un étrange abîme qui nous donne le vertige.

Maxime TANDONNET

 

Author: Redaction