Ce choix des électeurs britanniques est un électrochoc. C’est une déflagration, à l’échelle du continent et du monde.
Mais c’est aussi le choix libre et souverain des Britanniques. Il ne faut surtout pas le nier ou le mépriser. Il faut le respecter, même si évidemment, il faudra en tirer toutes les conséquences.
Le Royaume-Uni quittera l’Union européenne. Cette sortie, et c’est ma conviction, bouscule les certitudes, les plans établis, et impose une réaction collective, à la hauteur de l’événement.
Cette décision est sans doute aussi le révélateur d’un malaise trop longtemps ignoré. Trop longtemps, on a fermé les yeux sur les avertissements et sur les doutes exprimés par les peuples européens … et nous y sommes.
On m’a souvent fait le reproche, ces derniers temps, de parler avec une certaine gravité, parce que je disais que l’Histoire pouvait être tragique : menace terroriste, actes terroristes, qui ont frappé l’Europe ; crise migratoire, avec son cortège de drames ; montée de l’extrême droite dans notre continent, qui tournerait ainsi le dos à ses valeurs fondatrices.
Nous voyons combien nous ne pouvons plus continuer comme avant. Le risque est en effet la dislocation pure et simple de l’Europe ; et défaire l’Europe, c’est pour nos Nations s’affaiblir considérablement – cette Europe qui a été bâtie pour la paix et pour la prospérité.
C’est donc le moment d’être digne des pères fondateurs. C’est le moment de refonder, réinventer une autre Europe, en écoutant les peuples. Et l’Europe ne peut pas exister sans la voix des peuples.
L’Europe ne doit plus intervenir partout, tout le temps. Elle doit agir là où elle est efficace, là où elle est attendue, avec bien sûr l’affirmation de notre identité, la sécurité et la maîtrise de nos frontières, la défense de nos intérêts économiques.
Je suis profondément patriote, j’aime mon pays, la France. Je crois en cette Nation incomparable. Et je suis, aussi, pleinement européen, par mes racines, par mes origines, et par mes convictions. Oui, il faut rebâtir le projet européen, en répondant à ces questions : quel projet, quelles valeurs, quelle identité, quelles frontières ?
C’est ainsi que nous redonnerons foi dans l’Europe. Et c’est ainsi que nos concitoyens se réapproprieront pleinement le projet européen. Et c’est au nom même de ces convictions européennes que je crois que nous pouvons le réussir. Parce qu’il faut de l’espoir dans le projet européen.
Je vous remercie.
Déclaration du Premier ministre sur le référendum britannique