14ème séminaire « méthodes et approches », autour de travaux récents du Predit, organisé le 2 février 2016.
Après de longues années de stigmatisation du devenir des villes, singulièrement de « l’étalement urbain », la pensée urbaine a évolué. Elle l’a fait notamment à la faveur de la prise de conscience de l’interdépendance entre l’aménagement et la mobilité, au-delà de la conception traditionnelle du transport envisagé seul.
Une image plus complète de la ville a ainsi émergé, faisant apparaître un double mouvement : une satellisation centripète de pôles secondaire (la métropolisation), et une exportation d’habitants, centrifuge, vers la périphérie (la périurbanisation). L’étalement urbain apparaît ainsi de façon plus objective, comme un élément d’une dynamique d’ensemble.
La recherche a donc progressivement reconsidéré l’étalement urbain, en particulier à la lumière du changement climatique. En effet, l’appel à la « ville compacte », en réaction à l’étalement, a longtemps prévalu et demeure présent dans les esprits, mais il apparaît que cette conception risque de déboucher sur des îlots de chaleur, voire de pollution, et de nourrir la congestion, peut-être même la spéculation immobilière.
La notion de densité n’est pas dévaluée pour autant, mais la recherche la considère maintenant différemment, non plus pour renforcer un centre toujours plus compact, mais dans une perspective décentralisée, polycentrique : une densité répartie dans des aires urbaines à plusieurs échelles. L’objectif n’est plus alors d’être proche du centre, mais d’être proche de ses activités qui ne trouvent pas toujours place au centre. Cela a partie liée avec une relocalisation généralisée, sans compacité excessive et entraînant l’ensemble des fonctions urbaines.
Ce séminaire va évoquer ces problèmes en complétant deux séminaires récents, organisés
parallèlement par la direction de la recherche et de l’innovation, l’un sur le recours aux fractales dans la recherche en transport, l’autre sur la vitesse. Il vise à traiter son sujet à travers quelques travaux récents du Predit introduisant de nouveaux regards et de nouvelles méthodes.
Une première recherche décrit les formes de la périurbanisation avec leurs conséquences sur la « desservabilité » en transport en commun (P.H. Emangard). Une autre teste des scénarios d’aménagement urbain et de mobilité à l’aide de modèles développés au sein du Predit et devenus opérationnels (J.P. Antoni). C’est l’occasion d’évoquer plus en détail la politique dite « TOD » dont une évaluation est présentée (J.M. Beauvais). Mais, au-delà de cette structuration, un regard décentré est porté sur le périurbain comme phénomène susceptible d’être « durable » (A. Brès). Enfin, les formes urbaines sont soumises à l’application d’une méthode encore peu usitée, l’économie expérimentale (L. Denant-Boémont).
Télécharger le programme et le bulletin d’inscription au séminaire (PDF – 27 Ko)