À l’occasion de l’exposition universelle de Milan, la France contribue au cycle de conférences-débats organisé chaque mercredi par le commissariat général de l’Exposition Universelle. Sous l’impulsion du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, plusieurs débats porteront sur l’articulation entre agriculture et transition écologique et énergétique.
Mercredi 3 juin 2015, dans le cadre de la Semaine européenne du développement durable, le ministère du développement durable présente deux conférences-débats dans le centre de Milan (CinéMagenta63 – Institut français Milano – Palazzo Delle Stelline – Corso Magenta, 63 – Milan). Inscription obligatoire.
De 11h00 à 12h30 : C’est tout d’abord l’abeille, emblème des menaces que font peser les modes de vie actuels sur la biodiversité, qui sera au cœur de la première conférence-débat : « Pourquoi avons-nous besoin des abeilles ? ».
L’abeille est l’une des championnes de la pollinisation : en passant de fleur en fleur, elle se charge de grains de pollen et assure la fécondation des plantes. On estime qu’elles participent à la pollinisation d’au moins 200 000 espèces de plantes et que, sans elles, le risque serait réel de voir disparaitre nombre de fruits et de légumes de nos assiettes.
Loin de ce scénario catastrophe, l’abeille et les pollinisateurs sauvages sont néanmoins aujourd’hui menacés. Depuis une trentaine d’années, en France, mais aussi en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, sa population diminue de manière inquiétante. Les causes de sa disparition sont multiples : épandages de produits chimiques (engrais, pesticides…), agrandissement des parcelles cultivées et suppression des espaces semi-naturels (haies, bandes enherbées …), maladies contagieuses, y compris exotiques, mal soignées du fait d’absences de solutions thérapeutiques autorisées, arrivée d’espèces envahissantes (comme le frelon asiatique ou un acarien répondant au nom de varroa) qui attaquent et dévastent des ruchers entiers, …. Alors, demain les abeilles auront-elles disparu à cause de l’homme ?
Michel Aubert, ancien directeur du laboratoire des pathologies de l’abeille de Sophia-Antipolis, apportera son éclairage sur cette question lors d’une conférence débat animée par Pierre-Yves Bulteau. Il répondra aux questions des participants après avoir préalablement fourni les clefs permettant de mieux comprendre le contexte et les enjeux des débats.
De 14h30 à 16h00, la seconde conférence–débat de la journée est consacrée aux conséquences du changement climatiques sur la viticulture, fleuron du patrimoine agricole français. Intitulée « Agriculture et changement climatique : demain des vignes en Suède ? », elle donnera la parole à Hervé Quenol, directeur de recherche au CNRS et expert à la commission « environnement viticole et évolution climatique » de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV). Inscription obligatoire.
Le changement climatique, réaffirmé à chaque rapport par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), est une réalité, qui s’impose à tous. L’Union européenne devra ainsi de plus en plus souvent faire face à des perturbations du régime des pluies, une augmentation de la fréquence des évènements extrêmes (vagues de chaleur, sécheresses, tempêtes, inondations, …). Ces changements influeront sur le volume, la qualité et la stabilité de la production de denrées alimentaires et sur les milieux naturels. Si certaines régions pourraient en tirer quelques bénéfices, les effets seront dans l’ensemble négatifs.
Face à ces changements, assurer la sécurité alimentaire de tous, et notamment des populations les plus pauvres, est un défi planétaire majeur. Les agricultures vont donc devoir s’adapter à de nouveaux contextes et des changements profonds seront nécessaires pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. De nouveaux équilibres régionaux devront être trouvés. Sachant qu’une augmentation moyenne de 1°C conduit à une « migration » des cultures de 100 kilomètres vers le Nord, verra-t-on demain des vignes en Suède ?
Pour sortir des débats souvent trop simplistes, ou caricaturaux, Monsieur Hervé Quenol, interrogé par Monsieur Pierre-Yves Bulteau, répondra aux questions des participants après avoir préalablement fourni les clefs permettant de mieux comprendre le contexte et les enjeux des débats.
Par ailleurs le 4 juin, l’ADEME présente à CITÉXPO une conférence en partenariat avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), sur l’agriculture et l’alimentation de demain à destination d’un public averti de responsables politiques, journalistes et professionnels de l’alimentation et de l’agriculture : « Des outils pour nourrir la planète de façon plus durable ».
Cette conférence animée par Sébastien Treyer, coordinateur des programmes « Agriculture et Alimentation » à l’IDDRI, vise à présenter des initiatives concrètes mises en place suite à l’utilisation d’outils d’évaluation environnementale.
Un éclairage sera tout d’abord donné aux systèmes agricoles, étayé par des exemples illustrant l’utilité des informations que peuvent fournir les outils d’évaluation environnementale et leur contribution au déploiement de politiques et systèmes agricoles durables. Cette première partie permettra de bien comprendre les résultats et les limites de ces outils, grâce à une présentation pédagogique de l’état des connaissances, mais aussi des questions de méthode qui restent à résoudre.
Dans un second temps, la conférence traitera de l’aval de la chaîne alimentaire et mettra l’accent sur l’importance du lien à créer entre modèles de production et modèles de consommation afin de parvenir à un système alimentaire durable. Les enseignements des analyses de cycle de vie (ACV) y seront présentés afin d’éclairer les enjeux environnementaux et de mettre en évidence des innovations potentielles tout au long de la chaîne alimentaire. Le lien avec les consommateurs sera également illustré dans le cadre des démarches d’affichage environnemental, devant aider les consommateurs à réaliser des choix plus durables sur la base d’informations fiables et objectives.
En conclusion, le débat sera ouvert sur ce que pourraient être les régimes durables du futur, en associant les connaissances environnementales, nutritionnelles et culturelles.
Jeudi 4 juin, 9h30-12h, au CITÉXPO, Centro Congressi Palazzo delle Stelline
Sala Bramante – Corso Magenta 61, Milan.
Participation gratuite. Traduction simultanée en italien, français, anglais.
Nombre de places limité.
Inscriptions avant le 02/06/2015, 17h00, auprès de : mathilde.gauthier@ademe.fr
