Depuis trois jours, l’Etat islamique massacre les populations de la ville de Palmyre dont il a pris le contrôle. 127 personnes ont été décapitées, dont 67 civils, femmes et enfants. Et ce n’est que le début. Un tel meurtre de masse de la part de conquérants qui exterminent méthodiquement les populations tombées entre leurs mains est sans précédent depuis l’époque des nazis. Les Etats-Unis, qui ont une part essentielle dans la déstabilisation de la région ne bougent pas. M. Obama est absent. L’histoire ne l’oubliera pas. La France se pavane devant ses triomphes au festival de Cannes, se passionne pour les sondages des présidentielles deux ans à l’avance et détourne pudiquement les yeux devant un épouvantable génocide d’une cruauté inouïe. Les dirigeants pensent à leur réélection. Les médias s’en désintéressent totalement. Les intellectuels, défenseurs des droits de l’homme, donneurs de leçon professionnels et autres ONG sont muets. La léthargie du monde occidental est une chose, mais les autres puissances qui pourraient intervenir, la Russie, l’Iran, la Turquie, laissent faire passivement. Nous assistons à un véritable crime de non assistance à personnes en danger. Nous regardons souvent avec horreur les lâchetés du passé, la non intervention au Biafra, au Cambodge de Pol Pot, au Rwanda des années 1990. Mais le monde fait pire aujourd’hui car tout le monde sait ce qui se passe là-bas. Il n’a aucune excuse, aucune circonstance atténuante. L’Amérique est à la ramasse. Le Conseil de sécurité de l’ONU se tait. L’Union européenne ne dit rien et ne fait rien. La Ligue arabe est inerte… Silence, on extermine. Dans quelques décennies, si l’on enseigne encore l’histoire, les étudiants se diront: mais comment a-t-on pu laisser commettre de pareilles atrocités, comment le monde a-t-il pu tolérer un tel niveau de barbarie sans bouger d’un pouce?
Maxime TANDONNET