La semaine dernière, j’ai écrit une tribune sur la République pour le Figaro Vox (ci-dessous). L’idée n’était évidemment pas de revenir au vieux débat monarchie/République, mais plutôt de s’intéresser à la notion de République au sens éthymologique de « la chose publique ». Avec le recul – je suis en ce moment en voyage – je me dis que la France n’a plus grand chose à voir avec une République. La focalisation jusqu’à l’absurde de l’actualité sur quelques personnages, l’abandon du débat d’idées, la mort des projets, l’emprise de l’émotion sur les esprits, la saturation de l’espace médiatique par les dirigeants, ce détournement massif de la politique à des fins personnelles, l’obsession des postes, des mandats, des privilèges , le mépris radical du bien commun et de la vérité, l’invasion de la parole publique par les polémiques et petites phrases idiotes, la partialité du monde médiatique, le rejet absolu de toute réflexion de fond, la haine de la pensée, l’abêtissement généralisé par une propagande sournoise, dans l’indifférence et la passivité, tout cela signe la mort d’une République. Je ne suis pas en train de critiquer particulièrement l’équipe au pouvoir, mais un état d’esprit plus général. Où en est la République, au sens de l’esprit public, et comment le faire revivre? Aucun débat de société n’est plus urgent que celui-ci. C’est pourquoi il ne faut pas compter un seul instant sur la classe dirigeante française, la « France d’en haut » pour l’ouvrir. Il menacerait trop de rentes de situation, de petit privilèges malsains et, surtout, d’honneurs non mérités.
Maxime TANDONNET