Les socialistes peuvent-ils changer?

imagesAu fil de mes lectures, je suis tombé sur une phrase intéressante: « Diminuer les fonctionnaires, jamais. Toucher aux dépenses sociales, jamais. Le remède: désarmer, encore désarmer, toujours désarmer ». Ces paroles sont de Vincent Auriol député socialiste, prononcées en janvier 1933 au moment de l’avènement d’Hitler au pouvoir en Allemagne, cité par Jacques Debu-Bridel, L’agonie de la IIIème République (Editions du Bateau ivre). Le socialiste français est, presque par définition, à contre courant de la réalité. Il est dans la posture: l’essentiel, c’est de paraître « de gauche« , c’est à dire, dans son esprit, généreux, moderne, jeune, progressiste, ouvert. Le bien commun, l’intérêt général, le destin du pays viennent au second plan. Depuis que le parti socialiste existe, depuis le Congrès de Tours en décembre 1920, il n’a jamais vraiment changé. La gabegie de 1981, les nationalisations qui ont fait exploser la dette, les recrutements massifs dans la fonction publique, la retraite à 60 ans, puis les « 35 heures » en 2000 ont gravement plombé l’économie française. L’un des grands malheurs de la France est de n’avoir pas su faire émerger une force de sensibilité sociale et réaliste à l’image du parti travailliste britannique de Tony Blair ou du SPD allemand de Schröder. Un tournant est-il en train de se produire qu’incarnerait Manuel Valls? Aujourd’hui, les paroles vont à l’évidence dans le bon sens, autour de l’impératif de compétitivité des entreprises et la lutte contre les déficits, mais la politique réelle ne cesse de s’en éloigner, si l’on songe par exemple à la gratuité totale de la médecine (tiers-payant des médecins) facteur de déresponsabilisation et d’aggravation du déficit et la hausse des prélèvements. Le socialiste de base en est resté à sa vision de toujours, dénonçant les « cadeaux au patronat », la remise en cause des « acquis sociaux », persuadé qu’on règle le chômage en recrutant dans la fonction publique, locale ou nationale, prisonnier de ses dogmes et de sa posture dite « de gauche ». On ne changera hélas jamais le parti socialiste. images

Maxime TANDONNET

Author: Redaction