L’impopularité du président Hollande vient de pulvériser un nouveau record avec un taux de confiance de 13% selon IFOP/JDD. A la même période, en novembre après deux ans et demi d’exercive du pouvoir, la cote de popularité de Nicolas Sarkozy, pourtant jugée basse à l’époque, était trois fois plus élevée avec 39%, celle de Jacques Chirac (second mandat), de 36%, et lors de son premier mandat de 41%. François Mitterrand atteignait lui 60% (SOFRES). Ce n’est pas seulement une politique et ses résultats qui sont condamnés par les Français, mais une attitude, une personnalité, un style, une image. Cette crise de confiance est désastreuse sur le plan des institutions. « Ce qui est essentiel, ce qui est pour la France une nécessité absolue, je le dis en conscience […] c’est que le chef de l’Etat dispose, dans le pays, de cette adhésion profonde qui lui est indispensable pour remplir sa mission » (De Gaulle, conférence de presse, 11 avril 1961). Pour le créateur de la Vème République, le fonctionnement du régime reposait sur la confiance du peuple en son chef de l’Etat. En cas de rupture avérée de cette confiance, il ne fait aucun doute que l’occupant de l’Elysée devait démissionner, ce qu’il a fait lui-même en avril 1969 après un référendum perdu. En effet, dans un système politique où la présidence de la République est la clé de voûte des institutions, le rejet populaire de l’occupant de l’Elysée entraîne une paralysie du pays: les réformes deviennent impossibles en l’absence de confiance et d’autorité pour les impulser au gouvernement, à l’appareil d’Etat, à la classe politique, aux relais d’opinion, aux acteurs de l’économie et de la socité civile. En outre, le chef de l’Etat est censé « personnifier » la Nation, incarner son unité, sa communauté politique. Un président qui fait la quasi unanimité contre lui et qui se maintient à son poste prive la Nation d’un repère essentiel, d’un miroir d’elle-même. Le rejet du président aggrave la tendance au morcellement, aux déchirements de la société, à la haine de soi, au délitement de la communauté nationale. Cette crise de l’image présidentielle, sans précédent historique, signe de l’effondrement du principe d’autorité, annonce probablement une explosion sociale et une gigantesque crise politique dans les mois à venir.
Maxime TANDONNET