La DGAC s’associe à Air France pour un vol hebdomadaire alimenté en biocarburant

Le ministère, à travers la DGAC soutient l’initiative d’Air France dans le but de favoriser l’usage de biocarburants dans l’aéronautique.
Cette initiative technologique est une action concrète de la transition énergétique pour la croissance verte, témoignant ainsi de la dynamique lancée en vue d’améliorer le bilan carbone du voyage en avion.

Les progrès accomplis sur les technologies et les procédures opérationnelles ont permis en 50 ans de réduire de près de 80% la consommation des avions. En France, les acteurs du transport aérien sont réunis au sein du Conseil pour la recherche aéronautique civile (CORAC) pour mettre en cohérence leurs efforts en matière de recherche et d’innovation et poursuivre les progrès déjà réalisés.

Contrairement à d’autres secteurs bénéficiant d’alternatives énergétiques (électricité, éolien, solaire…), l’aviation n’a d’autre choix pour l’instant que d’utiliser un carburant liquide à très fort contenu énergétique répondant à des contraintes d’utilisation très sévères.

La DGAC attache un intérêt tout particulier aux initiatives technologiques qui conjuguent croissance du transport aérien et limitation de son empreinte environnementale, dans une démarche largement partagée de la croissance verte. Chaque année, la DGAC consacre entre 50 et 100 millions d’euros au soutien de la recherche et de l’innovation.

Des objectifs ambitieux pour le secteur aérien en matière de réduction des émissions de CO2

Même si la part de l’aviation ne représente que 2% à 3% des émissions mondiales de CO2, elle progresse néanmoins de façon mécanique, en raison de la croissance continue du transport aérien.

Les objectifs du secteur aérien sont ambitieux en matière de réduction des émissions de CO2 :

  • d’ici à 2020, amélioration de l’efficacité énergétique de 1,5% par an (hors mesures économiques)
  • à partir de 2020, stabilisation et croissance neutre en émissions de CO2
  • en 2050, réduction des émissions de CO2 de 50% par rapport au niveau de 2005.

Mais pour atteindre ses objectifs, l’aviation ne pourra pas se passer de biocarburants afin de réduire de manière drastique les émissions de CO2.

En effet, l’aviation commerciale, contrairement à d’autres modes de transport, n’a pas d’alternative aux énergies liquides ; de surcroit, aucune technologie alternative n’est identifiée avant l’horizon 2050. L’usage d’un biocarburant peut permettre d’économiser jusqu’à 80% des émissions de C02 sur la totalité de son cycle de vie, par rapport à un carburant fossile.

La DGAC reconnaît la transition des énergies fossiles vers des énergies renouvelables comme une des priorités pour assurer le futur de l’aviation commerciale et vise dans ce projet à souligner la nécessité de renforcer la recherche sur le développement des biocarburants durables, en vue de la création d’une filière industrielle française.

Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, la production de biocarburants durables pour l’aviation reste marginale tandis que leurs coûts peuvent être jusqu’à 10 fois supérieurs au carburant fossile.

La France, premier pays européen doté d’un réseau pour les futurs carburants aéronautiques

La France est l’un des premiers pays européens à s’être doté d’un réseau regroupant les acteurs privés ou institutionnels concernés par les futurs carburants aéronautiques : l’Ini-FCA. Cette initiative est un forum privilégié pour les échanges stratégiques, de réflexion et de programmation pour la recherche de carburéacteurs alternatifs. Dans cette dynamique, la DGAC soutient également des projets de recherche en vue de d’identifier, en cohérence avec les ambition de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, les solutions pour l’aéronautique les plus performantes ou encore de permettre la compatibilité entre nouveaux carburants et actuels comme futurs matériels aéronautiques.

La DGAC s’associe au projet d’Air France « Lab’line for the future » : un vol hedomadaire alimenté au biocarburant

Le 21 octobre 2014, à l’occasion du lancement de l’opération Lab’line for the Future, Air France inaugure une série de vols alimentés en biocarburant (10% d’incorporation dans le kérosène classique) sur la ligne Toulouse – Paris-Orly. Jusqu’en septembre 2015, un vol par semaine sera alimenté au biocarburant sur cette liaison.

Le biocarburant utilisé sur ce vol est le Farnesane, produit par Total-Amyris. Son usage a été certifié le 16 juin 2014 par l’ASTM*, organisme de normalisation
reconnu internationalement. Il consiste en un mélange de 10% maximum debiocarburant à du kérosène d’origine fossile.

Ce biocarburant est issu de la fermentation de sucres de canne dont l’analyse de cycle de vie et la durabilité ont également été certifiés par la RSB**, organisme
le plus exigeant en la matière, le 6 mai 2014.

L’analyse du cycle de vie et de la durabilité de ce carburant a conclu que son utilisation pouvait réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 80% par
rapport au kérosène d’origine fossile.Cela signifie également qu’en répondant aux critères de durabilité, la production du Farnesane n’entre pas en compétition avec la filière alimentaire. L’objectif à long-terme est d’utiliser les parties non-alimentaires des plantes pour fabriquer ce biocarburant.

Ce projet offrira un retour d’expérience opérationnel en vue d’un large déploiement des biocarburants aéronautiques. Ce projet évaluera l’intérêt pour les biocarburants des passagers d’Air France.

La progression vers le déploiement de biocarburants dans l’aéronautique suppose de répondre à un certain nombre de questions que le projet d’Air France contribuera à résoudre, notamment sur la structuration d’un modèle économique et la faisabilité opérationnelle dans le respect des plus strictes exigences de sécurité.

Author: Redaction