La puanteur d’en bas devient insoutenable. Alors, restons sur les hauteurs pour parler de Charles Péguy, dont le 5 septembre 2014 est le centième anniversaire de la mort sur le Front. Le personnage représente une référence, un modèle pour une catégorie de Français, sans doute minoritaire, silencieuse. Il incarne un patriotisme intelligent et modéré, non fondé sur la haine de l’autre, les valeurs du christianisme, le rejet de toute forme d’extrémisme, fustigeant l’antisémitisme à une époque où celui-ci sévissait dans une large partie de l’opinion (droite et gauche), la défiance envers le culte de l’argent, chantre du travail, de la tradition, des valeurs de loyauté, de modestie, et de discrétion… J’ai lu toute son oeuvre, en prose et en poésie dans la Pléiade. Impossible à résumer, mais voici quelques citations, relevées dans mes lectures:
-Dans le monde moderne, c’est l’ingratitude qui est rituelle; c’est elle qui est devenue comme un devoir, une obligation, presque une fidélité.
– Une capitulation est essentiellement une opération par laquelle on se met à expliquer au lieu d’agir. Et les lâches sont des gens qui regorgent d’explication.
– Ceux qui se taisent, les seuls dont la parole compte.
– On n’a pas le droit de trahir les traîtres mêmes. On n’a jamais le droit de trahir. Les traîtres, il faut les combattre, pas les trahir.
– On ne remplace personne. On ne remplace rien. Tout est irréversible.
-Tout partie vit de sa mystique et meurt de sa politique.
A lire, la biographie passionnante d’Arnaud Teyssier, chez Perrin.
Péguy est aussi l’auteur de poèmes sublimes dont celui-ci, que j’avais déja saisi sur ce blog. Bonne lecture!
http://maximetandonnet.wordpress.com/2013/10/28/oh-ma-fille-la-nuit/
Maxime TANDONNET