Le livre publié demain par Mme Valérie Trierweiller est une abomination. Dévoiler ainsi à la France entière les dessous d’un drame conjugal pour humilier son ex conjoint est un comportement ignoble. M. Hollande est un président assassiné. Son image déja au plus bas, ne pourra jamais se remettre de telles révélations. La "capacité d’indifférence" dont François Mitterrand s’était fait le chantre vient d’exploser en plein vol. Le président est à l’évidence un homme meurtri, accablé, au bout du rouleau. Il n’y a aucune raison d’en ricaner ou de s’en réjouir. Hollande, comme tous ses prédécesseurs, est arrivé à l’Elysée ivre d’orgueil et de fierté: premier Français. Désormais, le chef de l’Etat est le dernier des pauvres types humiliés. Mais ce n’est pas seulement Hollande qui est frappé, c’est l’institution présidentielle. Après trente ans de descente aux enfers progressive, elle atteint le fond de l’abîme. Il est inconcevable qu’elle puisse s’en remettre un jour. Le successeur de Hollande, dans quelques mois s’il démissionne – ce que je ferais à sa place – ou dans trois ans, glissera forcément dans la mare du sang de l’actuel chef de l’Etat assassiné. Qu’il s’appelle Juppé, Valls, Fillon, Sarkozy, voire même, au point ou l’on en est, le Pen, je vous en donne ma parole, son sort sera encore pire que celui de l’actuel président. Un jour cela finira dans la folie ou le suicide. Il faut revenir à la République, nous n’avons pas d’autre choix, mettre fin à la sur personnalisation du pouvoir, rendre un caractère collectif et anonyme au gouvernement du pays et à tout le moins modeste. Je n’ai rien contre les héros et les sauveurs, mais face à des évènements particuliers, éphémères, jamais dans la durée et imbriqués dans le marbre des Palais. L’œuvre du Général, la Vème République, qui reposait sur le prestige présidentiel, a été trahie, bafouée, martyrisée. Mme Trierweiller vient de lui porter un coup de grâce. Il faut inventer autre chose, reconstruire la démocratie française, sinon, le cadavre de la Vème République va entraîner la France entière par le fond comme un boulet.
Maxime TANDONNET