La France est-elle foutue?

images (3)Les historiens du futur nous dirons peut-être que le quinquennat Sarkozy aura été la dernière tentative de gouvernement politique de la France, c’est-à-dire de direction volontaire de l’Etat nonobstant tous les autres pouvoirs ou les contre-pouvoirs, juridictionnels, médiatiques, technocratiques, syndicaux. La réaction à cette tentative est impitoyable; la revanche, d’une violence inouïe, laisse peu d’espoir sur la perspective de futures tentatives. Sans verser dans le pessimisme – ce questionnement est le fruit d’innombrables discussions et échanges – l’état général du pays laisse pantois: un pouvoir politique qui ne sait plus où il en est, l’absence d’alternative crédible, une économie qui se vide de sa substance, un esprit public, ou sens de l’intérêt collectif en pleine débâcle, une fragmentation de la société sans précédent, fuite massive des cerveaux, l’effondrement du niveau intellectuel et de l’esprit critique, emprise croissante de l’idolâtrie ambiante, des démagogies de tous ordres. La pente est-elle définitive? Un sursaut peut-il se concevoir? L’histoire montre qu’aucune nation n’est éternelle, les empires, les royaumes, les Républiques ont une place plus ou moins limitée dans la chronologie de l’humanité. La France, bâtie par les Capétiens et poursuivie par les Républicains est-elle aujourd’hui en fin de cycle, après un peu plus de 1000 ans d’histoire? Si toute perspective de rétablissement devait être écartée, faut-il passer à autre chose, un retour à une sorte d’Empire carolingien à l’échelle de l’Europe, ou au contraire un éclatement en provinces ou principautés souveraines, les deux à la fois, ou bien encore rien du tout, une surface plane sans véritable autorité légitime, livrée à la loi de la jungle, rêve des anarchistes? Dès lors, le sacrifice de nos arrière-grands-parents en 1914 dont nous célébrons le centenaire, comme celui de nos grands parents dans la deuxième guerre mondiale, aura été vain, perdu, plongé dans l’absurde. Pour tout dire, je n’ai pas vraiment de réponse…

Maxime TANDONNET

Author: Redaction