L’Europe de M. Junker

images (2)téléchargement (1)La nomination de M. Junker à la tête de la Commission européenne est tout un emblème, celui de de la dérive abyssale de l’Union européenne. Il est l’un des principaux dirigeants du plus petit des 28, le Luxembourg, 500 000 habitants. L’élu d’un non Etat, d’une minuscule principauté, prend ainsi les rênes de Bruxelles. Il incarne la continuité et le statu quo, un personnage sans relief, pur symbole de la technocratie bruxelloise, l’antithèse de l’imagination, de la créativité, du renouveau. Il est a priori l’image inverse de l’Europe des peuples et des nations. Alors, sa nomination exprime une vérité non-dite: l’Europe puissance, alliance, l’Europe politique, expression d’une solidarité entre les peuples, personne n’en veut, surtout pas les dirigeants nationaux qui n’ont au fond qu’une obsession: conserver leurs pré-carrés et leurs privilèges. Ce choix reflète leur volonté de poursuivre dans la voie actuelle, celle d’une Europe des bureaux, des procédures, des comités, des directives, des sanctions. Le transfert du pouvoir à la technostructure et aux juridictions européennes, que recèle l’image de M. Junker,  les arrange: elle leur permet de se défausser de leurs responsabilités et de ne conserver du pouvoir que les attributs, auxquels ils tiennent pardessus tout.  Cette attitude est nourrie du mépris des peuples européens. Elle explique le dégoût général que les citoyens du continent éprouvent pour les institutions de l’Union européenne, malgré leur attachement viscéral à la paix,  à l’unité et à la solidarité européennes. Elle est la cause fondamentale de la montée vertigineuse du vote extrémistes un peu partout et particulièrement en France. Jusqu’où iront-ils dans cette logique mortelle?

Maxime TANDONNET

Author: Redaction