Comme la France le souhaitait, la conférence de Varsovie (COP19) a balisé le chemin vers Lima (COP20, 2014) et Paris (COP21, 2015) et a décidé de l’accélération de la négociation d’un nouvel accord universel sur le climat d’ici décembre 2015 : chaque pays doit en effet désormais préparer, dans un cadre domestique, sa propre contribution au futur accord et la transmettre aussitôt que possible avant la conférence de Paris – et, pour ceux qui sont prêts, dès le début de l’année 2015. Cet exercice permettra de faciliter la transparence et la compréhension des propositions bien avant la conférence et agir en conséquence pour qu’un accord à la hauteur du défi puisse être adopté à Paris.
Un programme de travail sur les actions immédiates (« ambition pré-2020 »), associant notamment les villes et les régions, a été également décidé à Varsovie.
Par ailleurs, Varsovie a vu des avancées nécessaires dans la mise en œuvre des accords antérieurs :
- L’objectif de 100 millions de dollars pour la recapitalisation du fonds d’adaptation pour les pays en développement a été atteint, avec notamment une contribution de la France à hauteur de 5 millions d’euros.
- Un programme de travail sur le financement à long terme a été établi ; il conforte l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour le climat en 2020, de sources publiques et privées. La voie est désormais ouverte à la première capitalisation du Fonds vert pour le climat.
- Une décision importante prévoit le lancement rapide du « Mécanisme international de Varsovie sur les pertes et les dommages », une structure de coordination d’acteurs (acteurs sous la Convention et en dehors de la Convention) pour renforcer les capacités et mobiliser l’assistance aux pays, en particulier pour se préparer face aux conséquences à long terme des changements climatiques.
- Un système d’analyse et de revue internationales des actions des pays en développement (« ICA »), qui constituait la clé de voûte des accords de Copenhague et de Cancún, a été rendu opérationnel.
- Les règles pour les actions de réduction de la déforestation et de la dégradation forestière (« REDD+ ») ont également été approuvées, ainsi que des mesures supplémentaires pour renforcer l’action relative aux technologies utiles pour la maîtrise des émissions et pour l’adaptation au changement climatique (centre et réseau des technologies sur le climat).
Mais même si Varsovie constitue un socle, utile et nécessaire, pour construire le nouvel accord, la France reconnaît qu’il reste beaucoup à faire d’ici Paris. La France s’engage à faire le nécessaire pour la réussite des négociations au cours des deux prochaines années et collaborera étroitement avec le Pérou, qui prendra le relais de la Pologne, à Lima, fin 2014.