Quelques réflexions personnelles un peu déconnectées, à partager, en toute simplicité, sans prétention. Un pouvoir politique a-t-il d’autres alternatives aujourd’hui que de gesticuler, de communiquer, de provoquer, le rêve, la peur ou la haine pour donner l’illusion d’exister et de servir à quelque chose ? L’histoire de l’humanité donne l’impression de se développer sous la forme de puissants courants sous marins qui emportent tout sur leur passage. Ils ne répondent à aucune logique, aucune explication rationnelle, aucun calcul, procèdent tout à la fois des technologies, des rapports de forces économiques, financiers, militaires, des modes de pensée dominants, mêlés au hasard des événements, à la folie des époques et des individus. Hier nous avions par exemple le partage du monde en deux blocs hostiles, la guerre froide, la force des idéologies et des nations, la décolonisation et la construction européenne ; aujourd’hui, la négation des frontières, l’affaiblissement des Etats, les vagues migratoires, l’uniformisation de la pensée, le retour des religions et des guerres civiles ; demain… Que peut le pouvoir politique face à la tourmente qui semble parfois dominer le monde ? « Je ne me butais pas à plier les circonstances à mes idées mais je me laissais en général conduire par elles ; or, qui peut à l’avance répondre des circonstances fortuites, des accidents inopinés ? Que de fois j’ai dû changer essentiellement ! Aussi ai-je vécu de vues générales bien plus que de plans arrêtés. » Ces paroles prononcées par Napoléon à Sainte Hélène (L’Evangile selon Las Cases, collection Bouquin) surprennent de la part d’un homme d’Etat ayant incarné l’action, la volonté, une autorité de fer. Rien n’est pire, pour celui qui risque la noyade, emporté par le courant marin, que de combattre celui-ci de front. Il s’épuise à cette option radicale et meurt de panique et de n’avoir pas assez réfléchi. La solution n’est pas non plus de renoncer lâchement et de se laisser emmener au large en espérant y croiser des secours. En pareilles circonstances, la seule issue envisageable est de prendre le courant de biais et de s’appuyer sur les vagues pour tenter de gagner le rivage. Il me paraît vain et dangereux d’espérer faire barrage aux grands mouvements de l’histoire, sauf à risquer le pire et d’en aggraver leurs effets négatifs. Combien de révolutionnaires et de crétins fanatiques ont ensanglanté la planète pour avoir enfreint ce principe de bon sens ? En revanche, le pouvoir politique à le devoir de les penser, de les anticiper, puis de les canaliser au mieux dans le sens du bien commun en s’appuyant sur les circonstances. Il en est incapable aujourd’hui pour avoir perdu toute notion de ce dernier. Ci-joint le lien vers une interview politique donnée au site Atlantico http://www.atlantico.fr/decryptage/loin-ump-amis-nicolas-sarkozy-sont-peu-moins-nombreux-cette-rentree-830407.html
Maxime TANDONNET
Nb: la photo, c’est moi en vacances, scrutant l’horizon et ne voyant rien venir, comme sœur Anne, en tout cas rien de réjouissant.