Fortement impacté par le Grenelle Environnement, le secteur de la construction est en pleine mutation. Les formations s'adaptent comme nous l'explique Florence Darmon, directeur général de l'Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie (ESTP). Elle vient de signer avec le ministère une convention de partenariat pour poursuivre l'adaptation de ses cursus de formation à l'économie verte.
Pourquoi cette convention avec le ministère ?
Florence Darmon. Nous avons signé une convention de partenariat avec le ministère pour mieux nous faire connaître et montrer que nous sommes pleinement acteurs du Développement durable. Cela s'inscrit dans la logique de nos métiers. L'ESTP forme chaque année 600 ingénieurs dans le domaine du génie civil, du bâtiment, de l'urbanisme ou de l'ingénierie. Elle fait partie du comité de suivi du plan bâtiment du Grenelle de l'Environnement et je souhaite que nous poursuivions les échanges avec les principaux acteurs, dont l'Etat. Suite à cette convention, nous organiserons des groupes de travail, définirons des actions, participerons à l'élaboration des normes de demain et analyserons nos programmes pour les faire évoluer avec les exigences du développement durable.
Comment adaptez vous les formations ?
Florence Darmon. Nos enseignants sont quasiment tous des professionnels. De fait, ils sont au cœur des évolutions des entreprises et de leurs besoins. Le développement durable dans la construction c'est autant la problématique des nouveaux matériaux, que l'éthique ou la sécurité sur les chantiers, ou encore l'usage des énergies renouvelables. Mais ce qui compte le plus, c'est la prise en compte des questions environnementales à toutes les étapes du projet. De la phase d'étude à la déconstruction de l'ouvrage, tous les impacts doivent être étudiés. Comment construire mieux avec moins ? Tel est l'enjeu aujourd'hui. Nous avons par exemple un institut de recherche en constructibilité (l'IRC) au sein de notre établissement, chargé d'optimiser toutes les données. Le recyclage d'anciens matériaux, le positionnement des ouvrages… tout est fait pour gagner en efficacité, utiliser moins de ressources naturelles et limiter les impacts.
Vos étudiants sont ils sensibles aux enjeux environnementaux ?
Florence Darmon. Ils vivent au quotidien avec ces enjeux mais ne s'en rendent pas forcément compte : l'éco-conception des bâtiments, les économies d'énergie par exemple sont des sujets inhérents à leur formation mais ils ne l'identifient pas comme étant « développement durable ». Pour eux, le développement durable est encore trop associé exclusivement à l'environnement. Pourtant tout est lié. Ils sont en apprentissage et appréhendent peu à peu ces sujets au cours de leurs études.
La convention
L'ESTP a signé en octobre 2011 une convention de partenariat avec le ministère du Développement durable en vue d'une meilleure adéquation à l'économie verte des formations et de la recherche-innovation dans les secteurs de la construction, de l'aménagement et de l'énergie.
ESTP en quelques chiffres
- 2200 étudiants en formation initiale par an, tous niveaux.
- 600 ingénieurs diplômés par an,
- 40% des jeunes embauchés dans les entreprises du BTP, bureaux d'ingénierie, maîtres d'ouvrage liés à l'acte de construire
☛ Lire la suite sur le site du Ministère du Développement Durable, peut-être non effacé ...