Avec 5,5% de déficit public en 2023, la France fait pire que tous les pays de l’UE à l’exception de l’Italie. Les 7 dernières années se sont traduites par une augmentation de la dette publique de 1000 milliards d’€ passant à 3200 milliards, un autre record. Cette situation est dramatique car le poids des remboursements de la dette devient le premier poste de dépense de l’Etat devant l’Education nationale. Un pays lourdement endetté perd son indépendance au regard de ses créanciers extérieurs. La France est mal gérée, mal gouvernée, mal dirigée. Derrière cette catastrophe, il y a toute une conception du pouvoir politique. Le fond du problème: quand la mégalomanie, le narcissisme maladif ou l’esbroufe vaniteuse se substituent au bien commun en tant que boussole de la vie politique. C’est toute l’histoire du « quoi qu’il en coûte« . Partout où l’on passe, on lance des annonces grandiloquentes assorties de promesses de milliards en chèques sans provision. On a tellement peur de mouvements sociaux qui viendraient ternir un peu plus la belle image narcissique qu’on lâche aussitôt partout dans la nature et le plus grand désordre des pelletées de milliards pour les chauffeurs routiers, les agents des transports en commun, les écolo (interdiction de la pêche) etc. Et aussi les promesses démagogiques comme la suppression de la taxe d’habitation (20 M€), le SNU ou l’uniforme scolaire, les mesures démentes de la crise sanitaire, etc. L’annonce mirifique de chèques sans provision donne une prestance médiatique, une importance, une posture qui tend à compenser les échecs et les malheurs collectifs. L’argent magique est supposé compenser la médiocrité d’une politique. Avec l’argent des autres, celui des contribuables futurs, de nos enfants, tout est possible, tout est facile. Et l’irresponsabilité, sous couvert de grands airs savants, devient une habitude, une banalité. Cette irresponsabilité se traduit par le caractère inamovible, intouchable des responsables de cette situation. Ils sont incrustés dans la place, tout confits dans une vanité qui dépassent l’entendement, proportionnelle à leur irresponsabilité, à l’abri de toute sanction. Le système est malade: il nourrit la vanité autant que l’irresponsabilité. Et ce qui est terrible, c’est que la seule alternance envisageable à ce stade (selon les sondages d’opinion) est faite d’individus qui promettent encore plus de démagogie, de gabegie et d’irresponsabilité…Tout ceci procède le la disparition du sens de l’Etat, du sens de l’intérêt général au profit de l’exubérance vaniteuse. Il faudrait une révolution intellectuelle, l’abolition du gouvernement par l’obsession narcissique et un retour au bien commun et la sagesse de l’avenir. Mais aujourd’hui, nous en sommes à mille lieues.
MT