20 mots clés du « monde d’après »

  • Annonces: la valse des annonces: à la différence de l’action ou de la décision, « l’annonce » n’engage que ceux qui l’ont entendue.
  • Brouillage des esprits : la destruction des repères  (droite/gauche, débat d’idées, partis, etc.), engendre un terreau de confusion ou s’enracine le culte narcissique.
  • Courtisanerie: partout, dans la presse, les administrations ou les médias, les lèche-bottes prolifèrent comme une sorte d’anti peuple réfractaire.
  • Culot (« plus c’est gros plus ça passe »): copinage et clanisme nonobstant les mises en examen de source judiciaire: rien ne doit donner le sentiment de les faire reculer.
  • Don d’ubiquité: être partout à la fois courir du matin au soir, démultiplier les apparitions, et gesticuler comme un pantin pour donner l’illusion de l’action.
  • Déconnexion: la question n’est pas de régler les sujets mais de les nier, les effacer (dette, chômage, violence, migrations, pauvreté), en évitant tout ce qui s’y rapporte.
  • Démultiplication des « petits pains« ou des milliards: on ne sait d’où ils sortent mais ils prolifèrent 12, 70, 100; à chaque apparition son bouquet de milliards distribués.
  • Grands mots vides: « le nouveau monde, la transformation, la refondation , la réinvention, le monde d’après »: en compensation de l’immobilisme et l’impuissance.
  • Incantation: il suffit de pavoiser, claironner, pour prétendre avoir traité un problème: proclamer « ceci est intolérable! » en guise de mesure pour la sécurité.
  • Irresponsabilité: déclencher les pires calamités commettre les fautes les plus monstrueuses n’a pas la moindre conséquence: j’y suis, j’y reste.
  • Jupitérisme: où l’autorité verticale, d’autant plus implacable sur la forme que dépourvue de prestige et de confiance populaire, tourne à vide et brasse le néant.
  • Mépris:  des « sans dents » aux « Gaulois réfractaires »: il est entendu une fois pour toute que la « vile populace » ne mérite que la chicote, doit être matée avec ou sans le sourire.
  • Narcissisme: le principe « d’incarnation » devenu fou quand la vie publique se confond toute entière avec l’image médiatique d’un individu.
  • Nihilisme: l’ère du vide, rien ne compte, rien n’importe, ni le bien commun, ni l’intérêt public ou national, en dehors d’une fin suprême: la réélection comme but en soi.
  • Provocation et polémiques: déclencher l’excitation médiatique ou l’hystérie pour donner l’illusion du mouvement et de l’action.
  • Sensationnel: noyer la médiocrité, les souffrance, les préoccupation de l’époque dans une surenchère de coups médiatiques et d’apparition célestes.
  • Spectacle : la vie politique présentée en grand spectacle autour d’un héros de légende, Jupiter ou archange St Michel pour combattre les démons (« populistes »)
  • Table rase: un événement chasse l’autre, la roue médiatique tourne, la mémoire se rétrécit à vue d’œil: il suffit de quelques jours pour faire oublier les pires sottises.
  • Transgression: ne reculer devant rien, aucune aberration, aucune contradiction: un jour post national, le lendemain souverainiste. Et alors?
  • Vanité: principe fondamental du nouveau régime narcissique, équivalent de ce qu’est   la vertu à la démocratie, l’honneur à l’aristocratie, et la crainte à la monarchie (selon Montesquieu).

Maxime TANDONNET

Author: Redaction