Samedi 14 décembre 2024, l’île de Mayotte a été dévastée par le cyclone Chido, le plus violent en près d’un siècle, détruisant habitations et infrastructures essentielles sur son passage. Dans un contexte où un tiers de la population vit dans des habitats précaires, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur place, elles-mêmes touchées, ont déclenché une réponse d’urgence pour venir en aide aux personnes sinistrées.
Le cyclone Chido qui a frappé Mayotte samedi 14 décembre 2024 est le plus violent que l’archipel ait connu en 90 ans. Les rafales de vents allant jusqu’à 220 km/h ont ravagé l’île et ses services publics d’eau, d’électricité et de santé. Les bangas, quartiers populaires où vit une partie importante de la population, sont anéantis. Dans ce contexte dramatique, un nouveau bilan mentionne 20 décès1 mais les autorités sur place prévoient des pertes humaines bien plus lourdes, se comptant en milliers.
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, présente à Mayotte depuis 2022 pour répondre à la crise de l’eau, constate avec effroi une destruction massive des habitats dans ses zones d’intervention. Les équipes que nous avons réussi à joindre, malgré les coupures de réseaux, vont bien compte tenu des circonstances. Encore sous le choc face à la perte brutale de leurs biens et pour certains de leur maison, elles sont à pied d’œuvre pour fournir une réponse d’urgence indiscriminée : en priorité des moyens sécurisés d’accès à l’eau.
L’ONG met tout en œuvre pour leur envoyer des renforts et du matériel dès que possible. Ceci vient en complément de l’action de l’État qui déploie une aide d’urgence, avec la mise en place de ponts aériens et maritimes depuis la Réunion et l’Hexagone. Les premiers bateaux sont en route et des avions militaires ont d’ores et déjà pu atterrir à l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi.
Alors que l’urgence est de venir en aide à la population en grande détresse, les conséquences sanitaires du cyclone sont également à redouter. « La destruction massive des infrastructures démultiplie le risque de propagation de maladies hydriques comme le choléra », alerte Philippe Bonnet, directeur des Urgences chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. « Pour éviter les épidémies, il faut que la population puisse avoir accès à de l’eau potable pour boire, se laver, cuisiner. » L’ONG, engagée de longue date dans la lutte contre ces maladies, prévoit d’intensifier ses efforts pour éviter une crise sanitaire majeure.
Pour faire face à cette catastrophe exceptionnelle, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL lance un appel aux dons afin de venir rapidement en aide aux personnes qui subissent le drame du cyclone : https://dons.solidarites.org/
Emmanuel Macron au chevet des Mahorais.
Dans un message sur le réseau social X, le président de la République a annoncé, lundi 16 décembre, qu’il se rendra « dans les prochains jours » sur l’archipel dévasté samedi par le cyclone Chido. « Il s’agit de faire face aux urgences et de commencer à préparer l’avenir, écrit le chef de l’Etat. Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national. » Sa prise de parole fait suite au point de situation effectué par le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, un peu plus tôt depuis La Réunion. « L’île est totalement dévastée », a déclaré ce dernier, alors qu’un bilan provisoire fourni de source gouvernementale lundi soir fait état de 21 morts et plus de 1 400 blessés à ce stade. Suivez notre direct.
Une réunion interministérielle présidée par Emmanuel Macron. Une réunion réunissant la quasi-totalité du gouvernement démissionnaire s’est déroulée lundi soir au centre de crise du ministère de l’Intérieur. Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, l’a suivie à distance car il a présidé le conseil municipal de Pau, la ville qu’il dirige depuis 2014. « Les dégâts sont absolument considérables, espérons que les dégâts humains soient limités », a-t-il déclaré.
Un bilan provisoire qui devrait fortement s’alourdir. « A date, nous déplorons le décès de 21 personnes. 45 blessés en urgence absolue ont été pris en charge ainsi que 1 373 blessés en urgence relative », précise un document gouvernemental publié lundi soir, que franceinfo a pu consulter. Dimanche, le préfet du département le plus pauvre de France, François-Xavier Bieuville, avait dit redouter au moins « plusieurs centaines » de morts, peut-être « quelques milliers », et prévenu que le bilan final serait « très difficile » à établir.
L’espoir de « trouver des survivants ». Les secouristes s’attendent à trouver de nombreuses victimes dans les décombres des bidonvilles très peuplés, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, a dit le maire de la ville, Ambdilwahedou Soumaila. Des équipes « ont commencé à œuvrer pour libérer les accès dans les zones reculées », où « nous espérons encore trouver des survivants », a ajouté l’édile. « Sur les hauteurs de Mamoudzou, la totalité de l’habitat précaire est détruite », selon le gouvernement.
Des renforts médicaux envoyés à Mayotte. Cent médecins, infirmiers et aides-soignants de la réserve sanitaire « partiront très rapidement » pour renforcer les équipes médicales dans l’archipel, où l’hôpital est « très endommagé » et les centres médicaux « inopérants », a annoncé lundi matin la ministre démissionnaire de la Santé, Geneviève Darrieussecq, sur le plateau des « 4V » sur France 2. Des évacuations sanitaires vers La Réunion « se poursuivent », a-t-elle ajouté.
De l’aide en provenance de La Réunion. Un pont aérien et maritime a été organisé depuis l’île de La Réunion, territoire français distant de 1 400 km à vol d’oiseau, pour envoyer du matériel et du personnel médical et de secours. « Ce matin, on a une accélération des moyens, avec des renforts qui sont arrivés dans la nuit », a déclaré le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, Jean-Paul Bosland, lundi sur franceinfo, évoquant l’arrivée de « 180 personnels supplémentaires ». La compagnie Air Austral a annoncé que ses vols depuis et vers Mayotte sont annulés au moins jusqu’à jeudi.