Se félicitant de la signature récente, sous l’égide de l’ONU, d’un accord en vue de mettre sur pied un gouvernement d’union nationale en Libye, le Conseil de sécurité a exhorté mercredi les parties à le mettre en œuvre dans la limite prévue de 30 jours et appelé la communauté mondiale à fournir les contributions nécessaires pour défaire les groupes terroristes.
L’accord pour former un Gouvernement libyen d’entente nationale comprenant un Conseil présidentiel, un cabinet, une Chambre de Représentants et un Conseil d’Etat – signé au Maroc la semaine dernière – a été facilité par le Représentant spécial du Secrétaire général, Martin Kobler, dans le but de mettre fin à une crise de quatre ans qui a rendu près de 2,4 millions de Libyens lourdement dépendants de l’aide humanitaire internationale.
Dans une résolution adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil a salué la formation du Conseil présidentiel et l’a appelé à travailler dans le délai de 30 jours prévu par l’accord pour former un Gouvernement d’entente nationale, et à finaliser les arrangements provisoires de sécurité nécessaires pour stabiliser le pays, qui est secoué par d’incessants combats entre factions rivales depuis la révolution de 2011.
Il a appelé tous les Etats membres de l’ONU à soutenir les efforts de M. Kobler et à travailler avec la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), qu’il dirige, et avec les autorités libyennes pour développer un plan coordonné de soutien afin de consolider les capacités du Gouvernement.
La résolution exprime la préoccupation du Conseil devant la grave situation humanitaire en Libye. Elle condamne les actes terroristes commis en Libye par des groupes ayant proclamé leur allégeance à l’Etat islamique d’Iraq et du Levant (EIIL, aussi appelé Daech) ; ainsi que tout commerce direct ou indirect, en particulier de pétrole et de produits pétroliers ou chimiques avec ces groupes; et appelle les Etats membres à coopérer avec le nouveau Gouvernement pour mettre fin à ces trafics.
Le Conseil exhorte les Etats membres à «soutenir activement le nouveau Gouvernement, sur sa demande, dans ses efforts pour défaire l’EIIL, les groupes qui ont prêté allégeance à l’EIIL, Ansar Al Sharia et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida et opérant en Libye».
Il exhorte également les Etats à soutenir de manière coordonnée les efforts pour maîtriser la menace posée par la prolifération en Libye d’armes et de munitions non contrôlées.
Enfin, le Conseil exhorte les Etats à partager entre eux et avec le nouveau Gouvernement les informations dont ils disposent sur les traites de migrants et d’autres êtres humains dans les eaux territoriales libyennes et en haute mer au large du pays, et à aider les migrants et les victimes de la traite de personnes secourus en mer.