Comme le disait Laetitia Bonaparte, la mère de Napoléon 1er, « Pourvu que cela dure ! ». C'est bien de revenir ! Cette nuit les conditions étaient favorables, je naviguais dans 25-28 nœuds dans le front. Les premiers ont ralenti un peu, cela va bientôt m'arriver. Le vent devrait adonner dans la journée, je vais manœuvrer sur le pont. On verra quel écart j'aurai au Cap Horn.
Je rêve d'un peu de chauffage à bord pour réduire l'humidité permanente. Mes pieds sont endoloris, j'ai des hématomes sous cutanés avec le froid, l'humidité et les chocs. Je me soigne. Lorsque je sors manœuvrer, je protège mes mains avec des gros gants de pêche car j'ai déjà des cals dessus, mes mains deviennent rêches à force de tirer sur les bouts !
En ce moment, je passe beaucoup de temps à l'intérieur de mon bateau. A l'extérieur, il n'y a pas de quoi rester des heures dehors : il fait gris, le ciel est nuageux, il y a très peu de visibilité (moins d'un mille), c'est très brumeux, la mer est grise et houleuse.