Le bateau est sacrément secoué et je n’arrête pas de me cogner partout. J’ai l’impression que cette situation va durer un moment, je ferais bien de m’y habituer. J’ai du mal à voir comment je vais pouvoir rattraper Jean. La dernière fois, j’avais réussi à le dépasser en faisant de bons choix stratégiques, il ne me reste donc plus qu’à attendre une nouvelle opportunité de faire ce genre de choix. Cette attente est frustrante mais je reste pragmatique. Les conditions qui nous attendant sont loin d’être bonnes mais là, ma préoccupation majeure est de récupérer des fichiers météo d’une taille correcte. Pour l’instant, la liaison n’arrête pas de s’interrompre car le bateau tape fort dans les vagues et je n’arrive à récupérer que des petits fichiers. Tactiquement, je ne peux pas faire grand-chose de plus.
Ce moment de la course est loin d’être mon préféré. Le vainqueur est près du but, il est en train de finir sa course et nous, en voyant ça, on n’a qu’une envie, c’est d’en terminer aussi avec tout ça. Je n’aime pas ça, mais j’ai largement le temps de m’y habituer.
J’ai reçu un email très gentil d’Alex Thomson qui, entre autres choses, reconnait que si la Porte Crozet n’avait pas été rajoutée sur notre parcours, il serait encore à l’arrière avec nous. Je trouve que c’est très sympa de sa part de le dire. Il a de toute façon fait une belle course. Maintenant, tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de ramener nos bateaux aux Sables d’Olonne sans encombres. Je sais que je peux encore rattraper Jean, ce qui serait un vrai bonus.