Contacté par téléphone, Louis Burton a pu nous donner les détails de son incident et ses choix à venir :
"Moi ça va, l’émotion du choc est un peu redescendue et je fais route vers les Sables d’Olonne. En fait j’étais parti chercher un front et j’avais encore deux heures à faire avec 30-35 nœuds. Il y avait une très mauvaise visibilité, une grosse mer. J’étais connecté, radars et AIS allumés. J’étais sous la casquette du roof en veille et je marchais à 20 nœuds à peu près puis j’ai entendu craquer derrière. J’ai tourné la tête et là j’ai vu longer un chalutier de taille moyenne. Tout de suite, j’ai pris une lampe un peu en panique pour aller voir si sur la coque il n’y avait rien et puis j’ai levé la tête et j’ai vu qu’il y avait des chocs sur le hauban. Du coup, j’ai été obligé de virer de bord. Je suis reparti dans un premier temps tribord amure en mettant cap sur Lisbonne en cherchant à m’approcher de la terre le plus vite possible. Ensuite, j’ai pris des photos au lever du jour pour mon équipe technique afin donner une indication sur le niveau du choc au niveau du hauban. En gros, le hauban est trop abimé pour que je puisse continuer comme ça. Il y a peut-être moyen d’arriver à remonter aux Sables dans le délai imparti (Louis à jusqu’au 20 novembre 13h02 pour reprendre le départ, ndlr) pour le retour au port. On est en train d’essayer de faire faire sur mesure cette pièce mais ce n’est pas évident car ça prend environ trois semaines. Voilà, pour l’instant on y croit, je suis en tribord, j’essaye de faire avancer le bateau le plus vite possible pour gagner du temps par rapport aux Sables en sachant que je ne peux pas virer de bord sans risquer de tout mettre par terre.
Je suis encore à 700 milles des Sables. Les conditions vont faiblir à partir de demain. Le routage me fait arriver dans quatre jours à peu près en sachant qu’il y a aussi des manœuvres en bâbord amure à faire et il y a aussi la pétole à traverser à un certain moment donc je suis malheureusement assez incertain sur mon arrivée précise aux Sables d’Olonne.
Ça fait mal car un tel investissement, pendant si longtemps, avec tous les partenaires, avec Bureau Vallée, avec l’équipe, c’est une sensation d’arrêter brutalement à cause d’un choc comme ça, c’est une sensation d’injustice. Ça fait partie du sport mais ce n’est pas facile à gérer et je n’aurais pas cru que ça arriverait."
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