Étiquette : Premier Ministre

04
Juil
2018
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Déplacement d’Édouard PHILIPPE à Nantes

Déplacement d’Édouard PHILIPPE, Premier ministre, de Mme Elisabeth BORNE, ministre auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et…

04
Juil
2018
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Comité interministériel de la Biodiversité

Le Comité interministériel de la Biodiversité adoptera le plan biodiversité, dont l’élaboration avait été annoncée par M. Nicolas Hulot en mai dernier et qui comporte près de 100 mesures. Ce dernier sera présenté à l’issue du Comité.

02
Juil
2018
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Entretien entre le Premier ministre, M. Edouard Philippe, et M. Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse

Le Premier ministre Edouard PHILIPPE, en présence de Madame Jacqueline GOURAULT, ministre auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, s’est entretenu ce jour avec M. Gilles SIMEONI, président du conseil exécutif de la Collectivité de Corse. Les…

02
Juil
2018
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Entretien avec M. Gilles SIMEONI, président du Conseil exécutif de Corse

M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre, recevra M. Gilles SIMEONI, président du Conseil exécutif de Corse, Lundi 2 juillet 2018 à 15h00, Hôtel de Matignon. Dispositif presse : […]

02
Juil
2018
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Agenda prévisionnel du lundi 2 juillet au samedi 7 juillet 2018

Lundi 2 juillet 2018. 07h45 Invité de la matinale de RTL suivi d’échanges avec les auditeurs. 09h00 Entretien avec M. Paul NÉAOUTYINE, président de la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie […]

01
Juil
2018
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Bilan de la contractualisation avec les Collectivités territoriales

70% des collectivités s’engagent dans la contractualisation financière avec l’Etat

En 2017, dans le cadre de la Conférence nationale des territoires (CNT), le Gouvernement a proposé d’ouvrir une nouvelle ère dans les relations financières entre l’Etat…

01
Juil
2018
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Bilan de la contractualisation avec les Collectivités territoriales

70% des collectivités s’engagent dans la contractualisation financière avec l’Etat

En 2017, dans le cadre de la Conférence nationale des territoires (CNT), le Gouvernement a proposé d’ouvrir une nouvelle ère dans les relations financières entre l’Etat…

30
Juin
2018
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Entretien avec Paul Neaoutyine, Président de la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie et une délégation de l’UNI-PALIKA

M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre,
recevra M. Paul NEAOUTYINE,
Président de la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie et une délégation
de l’UNI-PALIKA

Lundi 2 juillet 2018 à 09h00
Hôtel de Matignon
Dispositif presse
Merci de bien vouloir vous acc…

28
Juin
2018
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Discours d’Édouard Philippe à la Préfecture du Nord

Lille, jeudi 28 juin 2018 Seul le prononcé fait foi
Merci, Monsieur le Ministre,
Monsieur le Premier Adjoint représentant
Madame la Maire,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les Présidents et
Messieurs les Préfets,
D’abord, merci beaucoup. Merci d’être présents. Merci de m’accueillir chaleureusement, sous un soleil qui fait honneur aux Hauts-de-France et à Lille – qui ne surprend pas les habitués – mais qui est bien agréable. Merci beaucoup et merci beaucoup plus fondamentalement de vous engager, avec des motivations qui peuvent être différentes, avec même des enthousiasmes qui peuvent être différents, dans cet exercice que je crois très neuf et que je pense très prometteur.
Au fond, ce qui nous rassemble ici, c’est une réflexion, plus exactement un contrat – j’aurai l’occasion d’y revenir – mais c’est la question des relations financières entre l’Etat et les collectivités locales.
Depuis que je réfléchis sur ces sujets, depuis que je les pratique, je l’ai d’abord pratiqué comme étudiant en essayant de comprendre, ça m’a pris beaucoup de temps et je ne suis pas sûr d’en être venu à bout, puis ensuite comme élu, comme adjoint au maire, comme conseiller départemental, comme conseiller régional, puis comme maire. Et puis, maintenant, en tant que Premier ministre. Deux choses, deux caractéristiques – qui sont d’une certaine façon toutes les deux préoccupantes – me frappent dans la question des relations entre les collectivités territoriales et l’Etat.
La première, c’est que c’est horriblement complexe. Dire ça, c’est être en-dessous de la vérité. Le niveau de complexité de la machine que nous avons construite – quand je dis « nous » d’ailleurs, nous, élus locaux, Etat et parlementaires, depuis trente ou quarante ans – est à un niveau de complexité qui est proprement sidérant.
Je ne dirai rien du fond de la réunion à laquelle le ministre de l’Action et des Comptes publics participait avec moi hier après-midi. C’était une réunion dans le cadre de l’élaboration du budget de l’Etat. Nous penchions, avec le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, sur la partie du budget de l’Etat relative aux relations avec les collectivités territoriales.
C’est proprement démentiel. La complexité, les tuyaux, les corrections qu’on a à apporter à des mécanismes qui ont été inventés, mais pas supprimés, qui sont transformés, qu’on a ensuite péréqués, puis ensuite recompensés, puis surcompensés, puis décompensés. Je le dis avec une certaine fascination pour la complexité administrative et juridique, j’aime bien ça. Mais là, vraiment, je suis sidéré.
La deuxième caractéristique, c’est la méfiance. On peut se dire les choses simplement : une méfiance s’est installée depuis très longtemps sur la question des relations financières entre les collectivités territoriales et l’Etat, qui est à tous égards néfaste, mais qui est réelle. Elle est réelle peut-être parce que justement cette complexité fait qu’on a toujours l’impression, quand quelque chose bouge, qu’on va se faire avoir ailleurs !
Elle est probablement explicable parce que nous avons tous vécu des phases dans lesquelles les dotations qui étaient versées par l’Etat aux collectivités territoriales étaient d’abord gelées, ce qui présentait des inconvénients évidents pour ceux dont les besoins allaient croissants. Puis après avoir été gelées, elles ont été diminuées, réduites, venant réduire les ressources des collectivités territoriales qui devaient faire face à des demandes qui n’étaient pas, elles, décroissantes ou devant mettre en œuvre des programmes sur lesquels les collectivités ou leurs élus plus exactement s’étaient engagés.
Cette méfiance est réelle et elle ne vient pas de ce que les collectivités territoriales ne voudraient pas faire attention à l’utilisation de l’argent public, y compris quand l’argent public leur est versé par l’Etat. J’ai été dans ma vie beaucoup plus longtemps élu local que je ne serai jamais responsable ministériel. Je sais que les élus locaux dans l’ensemble veulent faire attention à l’argent public. Ils peuvent parfois faire des choix qui s’avèrent des mauvais choix. Quand ils font des mauvais choix, ils sont souvent sanctionnés, politiquement. Mais je n’en connais que très peu qui soient désinvoltes avec l’argent public, vraiment.
Pourtant, il y a cette méfiance. Pourtant, il y a ce sentiment qu’on ne comprend pas, on ne prévoit pas et on ne peut donc pas faire confiance.
Nous avons voulu nous placer sur un autre terrain, essayer de rompre avec cette habitude qui avait été prise de réguler la dépense publique générale et la partie nécessaire que les collectivités territoriales doivent prendre dans le contrôle de la dépense publique, essayer de le faire autrement qu’en diminuant leurs ressources.
Ce faisant, nous avons repris une idée qui venait des élus locaux et je vous remercie, Madame la Maire, Madame la Présidente de le dire, l’idée de la contractualisation financière avec les collectivités territoriales n’est pas une idée qui vient de l’Etat. C’est une idée qui vient des communes, qui vient de France Urbaine – vous l’avez évoquée – qui vient des communes. Nous l’avons reprise parce que nous pensons que c’est une bonne idée. Parce que contrairement à ce que j’ai pu entendre, l’idée d’une relation contractuelle entre l’Etat et les collectivités territoriales n’est pas simplement respectueuse de la décentralisation, elle est à certains égards l’incarnation même de la contractualisation.
Monsieur le Maire, je me souviens que la première expérience professionnelle que j’ai eue, c’était dans ces murs. En 1991, j’ai fait mon premier stage au département du Nord. On m’avait demandé de réfléchir à ce qu’était la relation contractuelle dans les contrats de plan Etat/région et qu’elle pouvait être la place des départements. Comme quoi les questions sont anciennes, permanentes. La relation contractuelle entre l’Etat et les collectivités territoriales n’est pas incompatible avec la décentralisation, bien au contraire.
L’objectif, par ces contrats – et je le dis là aussi le plus clairement possible parce que parfois, ce n’est pas complètement répété – n’est pas de faire baisser la dépense publique locale. L’objectif, c’est de faire en sorte que l’augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales soit maîtrisée. Il ne s’agit pas de faire en sorte que vous dépensiez moins ; il s’agit de faire que l’augmentation de la dépense ne soit pas supérieure à une limite dont nous considérons qu’elle est la limité qui engagerait l’ensemble du pays, au-delà d’un endroit où nous voudrions aller. Il s’agit de limiter la progression de la dépense publique locale. Et le chiffre pivot qui a été fixé pour l’ensemble des dépenses de fonctionnement globalement des collectivités territoriales, est 1,2 % de progression des dépenses de fonctionnement, +1,2 % par an.
Un mot d’abord, pour dire que c’est plus que la moyenne des années précédentes. Au cours des années précédentes, parce que justement l’Etat avait pris dans vos dotations et avait diminué les dotations, la moyenne de la dépense publique locale de fonctionnement était inférieure à 1,2 %.
Nous avons ciblé 322 acteurs de la dépense publique locale : EPCI, métropole, département, région, et commune, qui représentent près de deux tiers de la dépense publique locale. Autant travailler avec ceux qui représentent la « masse », si j’ose dire, et fixer un objectif général à tous les autres en sachant qu’ils vont essayer de respecter le contenu de leur budget.
Ce principe d’un taux qui limite la progression de la dépense publique locale de fonctionnement a été discuté. Il n’est pas sorti tout droit, tout armé de la tête de Gérald DARMANIN. Nous l’avons discuté. Nous l’avons discuté à Cahors, à l’occasion d’une conférence nationale des territoires. Et le dispositif tel qu’il a été discuté à Cahors a été introduit dans la loi de programmation des finances publiques. C’est ce dispositif qui s’applique aujourd’hui et qui a été déclaré conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel.
Pourquoi je rappelle cette discussion de Cahors ? Parce que c’est une discussion entre le Gouvernement et les collectivités territoriales, les associations d’élus. Nous avons intégré toute une série de choses qui nous avaient été demandées et qu’il était légitime de prendre en compte. Nous avons intégré le principe d’une modulation de ce taux en fonction des réalités locales, des efforts passés, des progressions de populations, de toute une série d’indicateurs, permettant à certains d’entre vous de dépasser le 1,2 % et à d’autres d’être un peu en-dessous.
Nous avons précisé le périmètre de la dépense publique qu’il fallait prendre en compte et nous avons prévu des règles spécifiques, s’agissant de dépenses ou de nature de dépenses particulière. C’est ainsi que par exemple, nous avons sorti du périmètre dans lequel nous allons contrôler l’évolution de la dépense publique de fonctionnement, les questions liées à la mise en œuvre des politiques d’investissement dans les compétences signées par les régions ; ou les éléments relatifs aux Fonds européens qui sont assurés par les régions. Nous l’avons sorti, à la demande des régions, parce qu’effectivement cela avait un sens de les sortir du périmètre.
Nous avons – je m’adresse en particulier au président de Conseil départemental – intégré un certain nombre de remarques formulées par les présidents de Conseils départementaux, en créant des règles relatives à la prise en compte de la dynamique des dépenses, notamment les dépenses d’AIS, pour faire en sorte, non pas de dire « ça ne compte pas », parce que c’est une partie importante des dépenses de fonctionnement, mais pour faire en sorte d’avoir une règle plus juste, plus tenable et donc plus intelligente.
Et puis nous avons commencé les signatures ! Ou plus exactement, les préfets, les directions, les collectivités ont commencé les discussions.
Certains vont signer, d’autres non. Sur les 322 collectivités susceptibles de signer parce qu’elles étaient dans la cible, nous aurons probablement un peu plus de 200 signataires. Un certain nombre de collectivités qui n’étaient pas dans la cible ont décidé, volontairement, de s’inscrire dans cette logique. Madame la Maire, vous êtes la seule représentante de cette catégorie particulière dans le Nord et je suis heureux de vous saluer et de vous remercier pour cet engagement remarquable.
Ceux qui ne signent pas seront évidemment respectés mais ils ne se trouveront pas dans la même situation que ceux qui ont signé. Si globalement au niveau national, les dépenses locales de fonctionnement dépassent le taux moyen de 1,2 %, nous avons indiqué dès le début – c’est bien le principe du mécanisme – que nous irons rechercher l’année suivante le dépassement. Nous irons le rechercher dans des conditions qui seront forcément un peu plus sévères chez ceux qui n’ont pas signé que chez ceux qui ont signé.
De la même façon, ceux qui, individuellement dépasseraient la cible ne se trouveront pas dans la même situation s’ils ont signé ou s’ils n’ont pas signé. C’est naturel, sinon ça serait une signature purement formelle.
Le taux qui a été choisi de 1,2 % pour l’augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales est supérieur à nos objectifs d’augmentation des dépenses de fonctionnement de l’Etat. Je voudrais y insister. 2017, ça a été un budget que nous avons, avec le ministère de l’Action et des Comptes publics, exécuté. Mais nous ne l’avons pas conçu. Il a été conçu et approuvé par d’autres que nous et nous l’avons exécuté. Nous avons dû, pour l’exécuter, procéder à un certain nombre d’opérations de sincérisation qui ont été évoquées par la Cour des comptes. Nous avons dû faire face à un certain nombre de mauvaises surprises. Vous avez évoqué les mauvaises surprises qui peuvent arriver aux collectivités territoriales, il en arrive aussi à l’Etat. Par exemple, une recette importante annulée par le Conseil constitutionnel qui fait un petit trou ou, plus exactement, une obligation de remboursement de 10 milliards pour l’Etat aux entreprises.
Mais dans le budget 2018, notre objectif, c’est bien de fixer un rythme de progression des dépenses de fonctionnement de l’Etat qui est inférieur à ce 1,2%. Pourquoi ? Pas du tout parce que l’Etat est plus vertueux, mais parce que les collectivités ont fait, depuis plus longtemps que l’Etat, des efforts plus sévères. Il est donc juste que nous nous assignions un objectif plus exigeant que celui qui a été reconnu aux collectivités territoriales.
Deux derniers mots, d’abord, pour dire que nous parlons d’argent, ce qui est important mais ce qui n’est pas essentiel. S’agissant des politiques publiques, s’agissant d’Action Cœur de Ville, s’agissant de la rénovation urbaine, s’agissant de l’ensemble des politiques publiques – elles sont très nombreuses – qu’il nous faut mettre en œuvre en bonne intelligence, ces contrats ne sont pas l’alpha et l’oméga. Ils parlent d’argent et sont donc importants parce qu’ils nous permettent d’envisager des politiques publiques en commun mais ces politiques publiques sont encore plus importantes dans mon esprit et nous aurons l’occasion de discuter ensemble – nous avons déjà commencé s’agissant d’un certain nombre d’opérations – des politiques publiques que vous souhaitez mettre en œuvre, que nous voulons mettre en œuvre, qu’il nous arrive de soutenir et d’accompagner.
Deuxième chose, sur la décentralisation. J’entends la remarque qui a été dite sur l’inquiétude sourde mais parfois pas muette sur de l’avenir de la décentralisation. Vous avez cité vous-même, Monsieur le Maire, l’article 72 de la Constitution. Je le connais bien. Il se trouve que dans le projet de loi de révision constitutionnelle qui a été proposé à la discussion des députés et bientôt à celle des sénateurs, il y a une modification de l’article 72. Il ne vous a pas échappé, Monsieur le Maire, que cette modification n’a pas pour objet de revenir sur la libre administration des collectivités territoriales, mais qu’elle a au contraire pour objet de permettre aux collectivités territoriales d’aller plus loin dans leur pouvoir de différenciation, d’aller plus loin dans la façon d’exercer leurs compétences et de se distinguer, lorsqu’elles le souhaitent et uniquement si elles le souhaitent, de la façon dont les mêmes collectivités exercent leurs compétences.
Il me semble que lorsqu’un Gouvernement propose au Parlement d’aller aussi loin dans la différenciation, d’aller au-delà de ce qui existe aujourd’hui, qu’il est difficile de dire que ce serait le signe d’une méfiance vis-à-vis du principe même de la décentralisation. Ce que je peux vous garantir c’est que ni le ministre de l’Action et des Comptes publics ni le Premier ministre qui, encore une fois, ont été élus locaux avant tout, ont un vrai attachement à la capacité et à l’action publique locale.
Nous savons que ce sont les investissements locaux qui font vivre le territoire, nous savons que c’est dans les grandes métropoles, dans les agglomérations que se joue la compétitivité de demain notamment. Je ne le dis pas par opposition aux autres mais parce que c’est un fait, une évidence et une conviction que nous partageons.
Merci beaucoup donc d’entrer dans cette nouvelle grammaire, dans cette nouvelle logique, de la comprendre, de l’expliquer. J’espère qu’ensemble, nous réussirons à la fois à faire en sorte que vous puissiez mettre en œuvre les engagements que vous avez pris et, en même temps, à faire en sorte que les finances de notre pays soient maîtrisées au plus grand bénéfice de nos concitoyens. Merci beaucoup. Discours d’Édouard Philippe à la Préfecture du Nord – Jeudi 28 juin 2018

28
Juin
2018
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Discours à Châlons-en-Champagne

Discours d’Édouard Philippe, Premier ministre à Châlons-en-Champagne
Jeudi 28 juin 2018

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Maire, cher Benoist,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les ministres et les ambassadeurs,
Mesd…

28
Juin
2018
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Signature des contrats de maîtrise de la dépense locale avec des collectivités d’Outre-mer

Signature des contrats de maîtrise de la dépense locale avec des collectivités d’Outre-mer

Hôtel de Matignon
Vendredi 29 juin 2018

Les contrats de maîtrise de la dépense locale seront signés avec la commune de Fort-de-France, les Communautés d’Agglom…

28
Juin
2018
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Remise du Prix de l’Audace artistique et culturelle 2018

Édouard Philippe, Premier ministre, avec Mme Françoise Nyssen, ministre de la Culture et M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale remettra le Prix de l’Audace artistique et culturelle 2018
Vendredi 29 juin 2018 Hôtel de Matignon
Le Prix de l’Audace artistique et culturelle a été créé en 2013 par la Fondation Culture & Diversité. Développé en partenariat avec le ministère de la Culture et le ministère de l’Education nationale, il a pour objectif de valoriser le travail mené quotidiennement sur le terrain par les enseignants, les artistes, les institutions et les associations culturelles avec les collectivités territoriales pour familiariser les élèves aux arts et à la culture.

Déroulé prévisionnel :
16h00 Remise des prix Pool images + radios + rédacteurs Prise de parole d’Édouard Philippe, Premier ministre Pool images + radios + rédacteurs

Dispositif presse :
– Merci de bien vouloir vous accréditer avant jeudi 28 juin 2018 à 20h00 à : communication@pm.gouv.fr et de bien vouloir nous communiquer votre numéro de carte de presse et vous munir de celle-ci, ainsi que d’une pièce d’identité.
– La cour de l’hôtel de Matignon sera ouverte à partir de 15h30 et fermera à 17h30.
– Une note de précision pool sera envoyée ultérieurement.
Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr
Remise du Prix de l’Audace artistique et culturelle 2018

28
Juin
2018
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Déplacement au Centre de formation des cadres de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris

Édouard Philippe, Premier ministre se rendra au Centre de formation des cadres de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris à la rencontre des formateurs du pôle sécurité routière et des équipages d’intervention.

Vendredi 29 juin 2018

Déroulé pr…

28
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Déplacement à Châlons-en-Champagne

Déplacement d’Édouard PHILIPPE, Premier ministre, à Châlons-en-Champagne
Jeudi 28 juin 2018

Le Premier ministre clôturera la première matinée du Forum International de l’Agriculture – Planet A, ayant pour thème « L’agriculture au cœur des enjeux de l’H…

27
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Déplacement à Châlons-en-Champagne

Déplacement d’Édouard Philippe, Premier ministre, à Châlons-en-Champagne, Jeudi 28 juin 2018 clôturera la première matinée du Forum International de l’Agriculture – Planet A, ayant pour thème « L’agriculture au cœur des enjeux …

27
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Déplacement à Lille

Déplacement de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre, à Lille Jeudi 28 juin 2018 dans les Hauts-de-France pour signer les contrats de maîtrise de la dépense locale avec une dizaine de collectivités. Déroulé prévisionnel …

27
Juin
2018
Posted in Discours & Déclarations Premier Ministre

Discours à la Première Rencontre Nationale du plan « Action Cœur de Ville »

Je souhaite commencer par un constat, que je crois nous partageons et qui doit nous renvoyer à une très grande forme d’humilité. Notre pays – ce n’est pas propre à notre pays et ce n’est pas propre à notre époque – mais notre pays se transforme assez profondément.

25
Juin
2018
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Discours d’Édouard Philippe à l’université de Tsinghua

Seul le prononcé fait foi
Monsieur le président,
Madame la ministre,
Monsieur le ministre,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le directeur,
Chers étudiants,
C’est un grand honneur et un honneur redoutable que de s’exprimer devant des étudiants de l’université de Tsinghua.
C’est un grand honneur parce que cette université depuis 1911, joue un rôle éminent dans la construction de la Chine, dans l’essor de la Chine, dans la formation de sa jeunesse, dans la recherche toujours accrue d’une excellence qui permet à ce grand pays de retrouver sa place et de se dépasser en se réinventant tous les jours.
Je sais que dans cette université prestigieuse, des hauts responsables politiques ont été formés, à commencer par le président Xi JINPING. Je sais que sur les bancs de cette université, des Prix Nobel ont été formés et ont pu venir nourrir les rangs des plus grands savants chinois et mondiaux.
C’est donc un très grand honneur, c’est aussi un honneur redoutable car cette université est réputée par l’excellence de ses enseignements, dans des matières aussi diverses que les sciences de l’ingénieur, la physique, la chimie, les mathématiques, toutes matières dans lesquelles j’ai toujours été un très médiocre élève.
Ma spécialité c’était plutôt l’histoire, la littérature, la philosophie puis finalement ma vie professionnelle : le droit. Et si l’honneur est redoutable, je suis très heureux de pouvoir m’exprimer devant vous, car ce lieu et ce public me semblent les mieux choisis pour évoquer un sujet qui est un sujet d’intérêt commun, qui est probablement un des sujets qui est au cœur des défis que nous aurons à relever ensemble en Chine, en France dans les années qui viennent, qui est celui de l’économie de la connaissance, de l’intelligence collective, de l’innovation au service de l’humanité.
Et plutôt que de me lancer dans une grande présentation très solennelle, je voudrais partager avec vous trois convictions très fortes qui me semblent pouvoir fonder une approche intéressante pour vous, étudiants chinois et pour nous Français.
D’abord je pense que la question de la connaissance, de l’économie de la connaissance est la grande question de notre temps et en disant cela, je dis une moitié de vérité. Une moitié de vérité parce que la vérité, c’est que la connaissance a toujours été à toutes les époques la grande question.
Il se trouve qu’en ce moment en France, c’est l’époque du baccalauréat, l’équivalent de votre Gaokao. Et tous les étudiants français qui passent le baccalauréat doivent passer une épreuve de philosophie. Un des sujets qui leur a été posé au début du mois de juin dans cette épreuve de philosophie, était une question sur laquelle ils avaient 4 h 00 pour composer et pour essayer d’apporter une réponse.
La question était la suivante : le désir est-il la marque de notre imperfection ? Si, comme un certain nombre d’étudiants français, vous n’êtes pas versés dans l’étude des philosophes, cette question peut paraître redoutable. Mais songez-y bien, le désir est-il la marque de notre imperfection ? C’est au fond une question qui renvoie à la connaissance.
Pour beaucoup d’entre nous, le désir c’est une émotion qui semble incompatible avec la raison. Pour beaucoup d’entre nous, c’est une tentation qui serait incompatible avec la sagesse. Dans la Bible, le fait pour Eve de croquer la pomme, est l’expression du désir mais du désir du savoir, de l’appétit de la connaissance. Et c’est ce qui précipite la perte de l’homme et de la femme.
Le péché originel dans la religion catholique, dans la religion chrétienne c’est bien l’appétit de savoir, l’appétit de la connaissance. Et fondamentalement, cet appétit de la connaissance ça n’est pas la marque de notre imperfection, c’est la marque de notre humanité.
Le fait que nous voulions comprendre, quoi qu’il arrive, à toute époque, que nous voulions savoir est ce qui fait de nous des hommes et des femmes. Ça n’est pas la marque de notre imperfection, c’est la traduction, l’essence même de notre humanité.
Confucius, qui est mieux connu dans ces murs qu’un certain nombre d’auteurs que j’aurai le plaisir de vous citer un peu plus tard, disait que dépasser les limites n’est pas un moindre défaut que de rester en deçà. D’une certaine façon, voilà Confucius nous invitant à dépasser nos connaissances, à toujours savoir plus et à toujours mieux comprendre, parce que rester en deçà de nos limites est au fond un problème encore plus grand que ceux qui sont posés par ce dépassement quotidien et éternel.
Aujourd’hui dans le monde dans lequel nous vivons, le désir de comprendre, le désir de savoir, le désir de connaître devient peut-être plus encore qu’avant une nécessité. Parce que l’économie de la connaissance est une marque de puissance. Parce qu’elle est une garantie de la souveraineté et parce qu’elle constitue d’une certaine façon le seul moyen pour nous, quels que soient les États dans lesquels nous vivons, quelles que soient les convictions que nous partageons ou pas, elle constitue le seul moyen de relever les défis qui sont devant nous.
Les défis de notre époque qui, si nous ne les relevions pas, remettraient en cause ce que nous sommes. Le défi de la transformation climatique, le défi d’une vie collective et pacifique sur une terre aux ressources finies qui abrite et qui a vocation à abriter 9, 10 milliards d’êtres humains.
Le défi d’un recours et d’un accès à une alimentation saine, à de l’eau potable, à un environnement qui ne soit pas une pénalité ou un danger pour l’humanité, mais bien un environnement de qualité sain dans lequel il nous est possible de nous épanouir.
Ce défi, il passe par une remise en cause de ce que nous sommes peut-être, mais pour le relever nous devons savoir, nous devons connaître. Et partout dans le monde, on voit bien que se joue non pas une compétition – c’est peut-être parfois envisagé sous l’angle de la compétition – mais une forme de course contre la montre, d’appétence partagée et revendiquée, de course au savoir.
Tous les pays qui permettront à une partie la plus conséquente possible de s’élever le plus haut possible grâce au savoir serviront à la fois leurs intérêts et l’intérêt de l’humanité tout entière.
Ce grand défi de notre temps, c’était ma première conviction. Ma deuxième conviction c’est que la France a une partie à jouer, a un rôle à jouer dans de la façon dont nous pourrons répondre à ce défi collectif.
Je sais pour connaître un peu la Chine, pour m’y rendre presque chaque année depuis maintenant plus de 15 ans, que mon pays est parfois représenté ici comme le pays de l’amour romantique, des vins fins, de la grande cuisine et des châteaux merveilleux. Et chers amis étudiants, tout ça est vrai, mais la France ça n’est pas que ça et c’est loin d’être seulement cela.
La France – et c’est un point qui n’est pas sans nous rappeler des éléments essentiels de la Chine – est un pays qui lorsqu’il a fait sa révolution à la fin du XVIIIème siècle a entendu placer le pouvoir politique et la vie en société sous l’empire de la raison, non pas du droit du plus fort, non pas d’une forme de tyrannie quelconque, mais sous l’empire de la raison.
Les scientifiques du XVIIIème siècle, au moins autant que les philosophes du XVIIIème siècle – et d’ailleurs au XVIIIème siècle les scientifiques et les philosophes vivaient ensemble sans toujours s’interroger sur la spécialisation de leurs enseignements ou leurs apprentissages – ont participé à l’élaboration, à la construction de ce qui était un nouveau régime.
Songez qu’au moment où la France invente un droit nouveau, le droit de la Révolution française, le droit qui va prévaloir ensuite sous l’empire, une autre révolution – scientifique celle-ci, normative elle aussi – s’introduit, celle du système métrique.
Le système métrique, qui est utilisé presque partout dans le monde, il y a peut-être ici quelques anglo-saxons à qui j’adresse un salut fraternel. Ce système métrique est la traduction à la fois symbolique, scientifique, pratique, normative de l’importance considérable que la République, la France nouvelle a entendu donner à la science, aux scientifiques, à la raison.
Parmi les institutions créées au moment de la Révolution française, parmi les plus prestigieuses, sont consacrées à la science, au savoir, à l’enseignement et à la recherche. La France d’aujourd’hui est un acteur de référence dans le nucléaire civil, un acteur de référence dans l’aéronautique et dans l’aérospatiale. C’est un acteur de référence dans les biotechnologies, dans l’intelligence artificielle, dans tous les domaines où l’ensemble des industries, l’ensemble des pays cherchent à dépasser la masse des connaissances, à mieux marier les connaissances entre elles pour pouvoir produire de nouveaux services, de nouvelles technologies, de nouvelles avancées au service de l’humanité.
Dans tous ces domaines, la France est présente, est active, est en pointe.
300.000 étudiants étrangers sont actuellement inscrits et suivent leurs études en France. Cela fait Madame la Ministre, je crois, de la France le 4ème pays d’accueil en matière d’enseignement supérieur parmi les nations du monde.
Dans la délégation qui m’accompagne et que je salue chaleureusement, se trouvent les présidents d’instituts de recherche prestigieux : le CNRS, l’INSERM, les instituts qui par leur fonctionnement, par l’amplitude de leur domaine de recherche, par le lien très particulier et très fécond qu’ils réussissent à mettre en œuvre avec les universités, avec le monde industriel, avec le monde de la recherche fondamentale réussissent à briller et à permettre à la France de s’enorgueillir d’un palmarès tout à fait remarquable, avec 57 Prix Nobel et 11 médaillés Fields depuis la création de l’ensemble de ces prix.
Dans ma délégation sont aussi présents des jeunes dirigeants, des jeunes créateurs, des jeunes innovateurs de start-up, parce que trop souvent en France, on présente le monde de l’innovation, le monde de la recherche technologique comme un monde qui serait soit réservé aux très grands instituts de recherche, soit réservé aux très grandes entreprises.
La vérité c’est qu’il n’en est rien et que dans les écosystèmes de recherche, des petites entreprises incroyablement innovantes sont capables de faire des percées, de proposer des avancées, lesquelles peuvent être reprises ensuite soit par des grandes entreprises, soit par des grands laboratoires, qui sont tout à fait exceptionnelles.
C’est en France qu’a été installé, à Paris pour être plus précis, le plus grand incubateur de start-up au monde, la Station F. C’est en France que nous avons mis en place un dispositif fiscal extrêmement ambitieux, le Crédit impôt recherche pour faire en sorte que l’État accompagne l’effort de recherche – fondamentale ou appliquée – portée par toute une série d’entreprises. Et c’est en France que nous mettons en place avec Mounir MAHJOUBI, le secrétaire d’État à l’Économie numérique des fonds spécifiques dédiés au Deep-Tech pour faire en sorte que la recherche puisse là encore donner lieu à des applications qui servent l’humanité, qui servent nos concitoyens.
Cette orientation, parfois méconnue mais très réelle de l’économie française sur l’innovation et sur la recherche, explique notamment l’attrait considérable de la France pour les investissements des autres nations. L’année dernière, en 2017, les investissements étrangers en France ont augmenté de 31 % par rapport à ce qu’ils étaient l’année précédente. Tout récemment, des groupes que vous connaissez – Facebook, Google, Fujitsu – ont décidé d’installer à Paris et en France leur centre consacré à la recherche en matière d’intelligence artificielle.
Pourquoi ? Parce que depuis de très nombreuses années et pour de très nombreuses années encore, la France a réussi à accueillir, à développer une école mathématique exceptionnelle, incroyablement productive, qui fait que nous avons chez nous des atouts précieux pour permettre les avancées les plus audacieuses en matière d’intelligence artificielle.
Mais il y aurait quelque chose d’incongru à venir à l’université de Tsinghua pour dire : mesdames et messieurs, tout va très bien, rien n’est plus beau que la France en matière de recherche, d’innovation et de sciences. Ce serait évidemment méconnaître à la fois la plus élémentaire politesse mais surtout méconnaître la réalité.
La réalité, c’est aussi que dans tous ces domaines pour avancer, rien n’est plus efficace que les partenariats et le travail collectif. Et je voudrais citer quelques domaines dans lesquels la Chine, la France travaillent de concert pour améliorer la performance, pour accroître le savoir, pour faire en sorte que nous puissions faire des avancées.
C’est le cas, je l’ai dit, en matière de nucléaire civil. La coopération nucléaire entre la France et la Chine est une coopération ancienne. Elle a été un modèle, elle a été audacieuse et elle se poursuit jusqu’à nos jours avec des constructions en Chine, en collaboration entre des grands groupes industriels et le grand électricien français qu’est EDF. Elle se poursuit à l’étranger avec des investissements conjoints au Royaume-Uni, portés par des entreprises chinoises et des entreprises françaises en matière de nucléaire civil. Elle se complète par des coopérations pour mettre en œuvre le cycle fermé du nucléaire civil, avec les usines de retraitement du combustible usé.
Ces technologies qui sont évidemment – pour être acceptées et pour être efficaces, demandent une maîtrise parfaite et une sécurité totale – mises au point, discutées, améliorées grâce à des coopérations entre nos deux pays.
De la même façon en matière aéronautique, la France et la Chine échangent, commercent bien entendu, mais échangent sur la meilleure façon d’améliorer nos produits, de faire en sorte que nous puissions passer demain à l’avion du futur qui consomme moins, qui fait moins de bruit, qui pollue moins et qui permet dans de bien meilleures conditions de continuer à bénéficier des effets de l’ouverture aux échanges des personnes, du tourisme, des voyages, du rapprochement des populations entre elles.
Troisième domaine dans lequel nos coopérations en matière de recherche doivent être exemplaires, la préservation de l’environnement. Avec notre souci collectif dans le cadre d’un pacte mondial de l’environnement d’appliquer les Accords de Paris, de faire en sorte de pouvoir avancer dans la direction de l’économie décarbonée.
Au mois de juillet sera engagée l’année franco-chinoise de l’environnement, qui traduit notre volonté commune, nos intérêts communs, notre souci commun de ne pas écouter ceux qui pensent que la question environnementale et la question climatique seraient de fausses questions, mais bien de prendre à bras-le-corps ce qui va transformer notre monde et ce que nous devons maîtriser sous peine d’être remis en cause.
Si j’insiste sur l’environnement, c’est parce que l’innovation, la science, la recherche n’ont pas seulement pour vocation ou comme finalité l’innovation, la science ou la recherche. Nous voulons toujours dépasser notre savoir, nous voulons toujours comprendre mais si nous voulons toujours savoir, si nous voulons toujours aller au-delà des limites comme Confucius nous y invitait, c’est pour le service de l’humanité. Mieux comprendre notre monde nous permet de mieux y vivre.
Un grand Français disait au XVIème siècle une phrase que tous les étudiants qui passent le baccalauréat connaissent et que peut-être certains Chinois qui passent le Gaokao connaissent aussi. Je ne sais pas comment on peut la traduire, mais la formule en français est magnifique : science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
Parce que l’innovation et la recherche sont au service de l’humanité, doivent être au service de l’humanité, de la liberté, des respects des droits fondamentaux. Parce que la technologie qui connaît aujourd’hui des avancées exceptionnelles, incroyables, quasi miraculeuses doit être d’abord au service du bien. C’est d’ailleurs le sens de l’initiative prise par la France dans un label qui s’appelle « Tech for Good », qu’on pourrait je crois pouvoir traduire sans problème en français par la technologie au service du bien.
Ma troisième conviction, c’est que seul un monde ouvert et fondé sur le droit peut garantir une véritable économie de la connaissance. Si nous voulons bâtir un avenir juste et stable, nous devons – la France, la Chine – parler le même langage à défaut de la même langue, respecter les mêmes règles économiques et politiques. Nous croyons au bien-fondé et à la sagesse des normes internationales.
Ces normes, il faut bien sûr les actualiser, les faire évoluer à l’aune des nouveaux défis que sont le numérique, la protection des données personnelles, la révolution ou la transformation climatique. Il faut les définir dans un cadre multilatéral dont on connaît la force et la stabilité. Parce que justement, il ne dépend pas du bon vouloir d’un pays ou d’un autre, il ne dépend pas d’un rapport de force, lequel est toujours provisoire. Ce cadre multilatéral, alors qu’il devrait s’imposer, on en subit aujourd’hui les faiblesses. Face aux menaces ou aux postures de repli, la Chine, la France, l’Europe bien entendu doivent montrer l’exemple en respectant, en activant et en modernisant ce cadre multilatéral.
Cela implique bien sûr une régulation internationale. Dans le domaine du numérique, on en éprouve la nécessité pour veiller à la protection des données personnelles, pour préserver la vie privée, pour soumettre à l’équité fiscale de grands groupes qui savent se jouer des frontières administratives pour créer les conditions d’une concurrence loyale en évitant les abus de position dominante.
Cette régulation du numérique, elle n’a de sens qu’à l’échelle mondiale. La France lancera une consultation internationale pour réfléchir justement à ces régulations intelligentes dans dix grands domaines. Notamment la fiscalité, le partage des données industrielles, la modération des contenus en ligne car dans mon pays et dans d’autres, le développement exceptionnel des réseaux sociaux, du digital, du numérique et de l’anonymat qu’ils permettent parfois, a donné lieu à un déversement de haine, de discrimination, de racisme parfois qui n’est pas acceptable.
Nous espérons que la Chine participera activement à cette consultation. Elle est un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et comme le disait le général DE GAULLE en 1964, dans une belle formule au moment où il annonçait pour la première fois – puisque la France était le premier État à reconnaître la République populaire de Chine et à s’engager avec elle dans des relations diplomatiques – qu’elle avait évidemment vocation à prendre sa part, je le cite : « des intérêts et des soucis de l’univers tout entier ».
Cette formule est toujours exacte, elle nous oblige toujours. La Chine, la France et ceux des pays qui sont arrivés à un tel degré de maturité ont vocation à prendre leur part et à s’intéresser à tous les intérêts et au souci de l’univers tout entier.
Vos prédécesseurs, vos aînés ont commencé à le faire et aujourd’hui, c’est à vous de prendre le relais, de défendre un ordre et des valeurs que nous avons patiemment construits ensemble qui ont prouvé leur utilité et leur solidité. C’est dans ce cadre de dialogue, qui canalise et qui dépasse la contradiction, que nous devons travailler avec la Chine à la mise en place d’un multilatéralisme fort sans angélisme, sans naïveté mais ferme et juste.
J’évoquais Internet tout à l’heure. Il n’y a pas de prospérité ni de développement durable sans règles du jeu. Ce qui est vrai pour l’Internet l’est aussi pour le commerce international. Sans règles justes dans un périmètre mondial, le combat est inégal et donc injuste. Or s’il est injuste, nous courons tous le risque que nos opinions publiques s’en détournent.
Il faut donc distinguer les objectifs d’équilibre des balances commerciales qui sont un sujet et la régulation qui en est un autre. Lorsqu’une balance commerciale déficitaire est le reflet d’une compétitivité moins bonne, si la concurrence est juste c’est acceptable, si ça ne l’est pas ça l’est moins.
C’est pour cela que face à des tensions commerciales croissantes, la France porte une position pragmatique. D’une part, préserver le système commercial multilatéral en refusant toutes les mesures qui transgressent dangereusement des règles de coopération longuement élaborées, tout en engageant une discussion ouverte sur l’efficacité de ces règles. L’Organisation mondiale du commerce a été mise en place il y a près de 25 ans, sur la base d’un corpus de principes qui ont plus de 70 ans. Nous devons les défendre, nous devons les faire vivre beaucoup plus qu’y renoncer sous les coups de boutoir de tel ou tel.
D’autre part, il faut s’attaquer au fond des sujets. Les subventions publiques qui devraient respecter les conditions du marché et d’une concurrence équitable, les surcapacités pour qu’elles ne détruisent pas les emplois, l’intégration de l’environnement et du développement durable dans les règles du commerce international.
La Chine jouera évidemment un rôle de leader dans cette modernisation. Votre président a présenté une vision lucide et convaincante de
l’économie mondiale, il y a plus d’un an à Davos ou encore au Boao Forum cette année. Ses ambitions, cette vision doivent être concrétisées car si ensemble nous ne jouons pas notre partition, alors les fausses notes pourraient se multiplier et le désordre s’installer.
C’est donc une tâche historique qui nous incombe, parce que le commerce international suscite parfois un réflexe protectionniste ou des replis identitaires. Nous devons rééquilibrer le multilatéralisme dans la direction des puissances asiatiques et africaines, bien entendu. C’est un défi de taille mais c’est à vous, à nous tous ensemble qu’il appartient de le relever. Sans quoi les frontières se fermeraient, sans quoi l’économie de la connaissance en pâtirait.
Chers étudiants, je voudrais conclure en citant un grand penseur confucéen que vous connaissez beaucoup mieux que moi, qui disait : « apprendre c’est apprendre à faire de soi un être humain ». C’est JUNZI qui disait cela et qui nous le dit depuis le XIème siècle. Ces mots très justes me rappellent le conseil qu’un autre sage, un sage français cette fois, donnait à ses étudiants. C’était en 1941.
1941 est une période très sombre de l’histoire de France. Et un des grands professeurs de l’Ecole normale supérieure – Monsieur le Président avec laquelle l’université de Tsinghua entretient des collaborations et qui est un des temples de l’intelligence française – Lucien FEBVRE, exhortait ses étudiants à retrousser leurs manches, à être des hommes d’action, à être des femmes et des hommes pleinement embarqués dans le cours tumultueux de l’actualité.
L’actualité de 1941 était un combat contre l’oppression, contre la haine, contre l’obscurantisme, un combat pour la liberté. Comme JUNZI, Lucien FEBVRE refusait toutes les cloisons, toutes les dissociations entre la vie de chercheur, celles qui passent par l’élévation du savoir, la mobilisation des intelligences et la vie d’homme, celles qui passent par l’action individuelle, voire l’action collective.
Pour lui les connaissances historiques – et c’est évidemment valable pour toutes les connaissances – ne devaient pas être perçues, la formule est belle, comme une nécropole endormie. Ces nécropoles endormies où on visiterait de mornes et froids vestiges du passé.
La formation intellectuelle, la formation scientifique que vous recevez entre ces murs vous convertit en hommes de bien, en femmes de bien, de qualité.
Cet homme de qualité, cette femme de qualité, cet honnête homme qui est l’éternel objectif du savoir et de la connaissance, c’est à vous aujourd’hui qu’il revient de l’incarner, c’est à vous qu’il revient de sauver l’humanité. C’est une belle mission, bon courage.
Discours d’Édouard Philippe à l’université de Tsinghua_Discours

25
Juin
2018
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Conférence de presse conjointe d’Édouard Philippe, Premier ministre et de M. LI Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine à Pékin

Conférence de presse conjointe d’Édouard Philippe, Premier ministre et de M. LI Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine à Pékin,
Lundi 25 juin 2018 Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais d’abord remercier les autorités chinoises pour l’excellent accueil qui nous a été réservé à la délégation que j’ai l’honneur de conduire ainsi qu’à moi-même durant ces quatre jours. Nous avons eu le privilège de découvrir Shenzhen et de retrouver avec bonheur Shanghai et Beijing.
Nous venons d’avoir avec monsieur le Premier ministre LI Keqiang un échange approfondi après que je me suis entretenu dans le courant de la journée avec le président, XI Jinping et le président de l’Assemblée nationale, monsieur LI Zhanshu. Cette première visite en qualité de Premier ministre, un peu plus de cinq mois après la visite d’Etat du président de la République française, témoigne je crois de l’intensité des relations que nous voulons avoir et entretenir entre nos deux pays.
Mon déplacement manifeste notre engagement à mettre en œuvre sans tarder et dans les meilleures conditions la feuille de route qui a été décidée en janvier dernier par nos chefs d’Etat. Ces quatre jours en Chine, à la rencontre de nos partenaires chinois, des entreprises françaises installées ici, de la communauté française qui vit en Chine, m’ont très largement conforté dans la conviction qui est la mienne que le renforcement des échanges entre la France et la Chine peut utilement contribuer à la paix, au développement international ainsi qu’à la prospérité de nos deux pays dès lors que ce partenariat est équilibré, exigeant, fondé sur un esprit d’ouverture et de réciprocité.
Nous venons de l’évoquer avec le Premier ministre chinois, la France et la Chine doivent relever ensemble un certain nombre de défis mondiaux communs : lutte contre le changement climatique – tout le monde a ici conscience du rôle particulier joué par la Chine et par la France dans la conclusion de l’Accord de Paris et par l’engagement ferme et déterminé de nos deux Etats dans ce défi, dans la façon dont nous pouvons trouver des solutions à ce défi qui est posé certes à nos deux pays mais plus largement à toute l’humanité – la protection de l’environnement, l’élaboration d’un pacte mondial pour l’environnement.
Voilà des sujets sur lesquels nous nous retrouvons et je voudrais d’ailleurs saluer le vote favorable en mai dernier de la Chine à la résolution de procédure de l’Assemblée générale de l’ONU. Mais les défis communs ce sont aussi les crises régionales, le terrorisme international, la prolifération qui menace directement notre sécurité.
Comme vous l’avez dit monsieur le Premier ministre, le contexte international actuel est marqué par la tentation du repli sur soi et par la montée des protectionnismes. J’ai bien entendu et salué le discours d’ouverture des autorités chinoises, notamment au Forum de Boao en avril dernier. Nos deux pays doivent œuvrer main dans la main pour sauvegarder le système commercial multilatéral et surtout pour traiter les causes profondes de la défiance qu’éprouvent certains de nos concitoyens dans le commerce international.
À cet égard, la Chine peut jouer un rôle décisif vu l’état des défis en cours et c’est cet agenda de responsabilité – qui nous permet de nous dire les choses clairement sans laisser l’incompréhension ou la défiance s’installer – qui a été proposé par le président de la République et qui doit en être la méthode.
Sur le plan économique bilatéral, cette visite a été l’occasion de concrétiser des avancées réelles dans des secteurs historiques de notre partenariat stratégique et de dégager de nouveaux secteurs pour le XXIème siècle, en particulier dans le développement durable et dans l’innovation.
Au rang des concrétisations, je pense tout particulièrement à la lettre de couverture relative au projet d’usine de retraitement-recyclage des déchets nucléaires signée par ORANO et CNNC et à la mise en service commerciale prochaine du premier EPR au monde à Taishan. Ces éléments confirment le caractère stratégique de notre partenariat industriel dans ce domaine qui a été engagé il y a bien longtemps, qui dure, qui se raffermit et qui peut nous laisser espérer de beaux jours devant nous.
De même, je pense à la signature du protocole sanitaire d’exportation de la viande bovine française vers la Chine ainsi qu’à l’ouverture du marché chinois aux semences bovines. Ces accords, sur lesquels les deux chefs d’Etat s’étaient engagés en janvier dernier et qui sont donc réalisés aujourd’hui moins de six mois après cet engagement, permettront aux consommateurs chinois d’apprécier l’excellence du terroir français. Je me réjouis également que la Chine ait confirmé sa volonté forte de concrétiser prochainement les engagements pris en janvier s’agissant des acquisitions d’AIRBUS et même d’en envisager de nouvelles.
Quant au partenariat d’avenir que mon déplacement entendait incarner : le développement durable, l’innovation, la façon dont la coopération économique entre la France et la Chine peut passer de ces très grands projets industriels – qui doivent demeurer – de cette implantation des grandes entreprises de consommation, de distribution à des projets portés par des petites entreprises françaises et chinoises très innovantes, très technologiques, très audacieuses.
Je crois que le déplacement a permis d’illustrer le bien-fondé de ces nouvelles perspectives. Nous avons vu à Shanghai un nouveau mode de transport en commun, un métro tout automatique qui est opéré par KEOLIS et qui est construit dans le cadre d’une joint-venture entre le métro de Shanghai et l’entreprise de transport français.
Je pense aussi à cette présence importante en Chine de la French Tech ou à la possibilité de commercer plus intelligemment entre les grandes infrastructures chinoises et françaises. Je pense notamment à l’accord qui a été signé entre le port de Shanghai et le grand port maritime de Marseille. C’est ce qu’entendait illustrer la composition de la délégation de chefs d’entreprises qui m’accompagnait. Essayer de montrer les synergies entre l’industrie du futur à la française et la stratégie formulée par la Chine du China manufacturing 2025. Essayer de trouver les solutions concrètes mais aussi les normes et les standards de cette nouvelle révolution industrielle qui est devant nous ou plus exactement qui est déjà engagée.
Enfin, je voudrais rappeler que la relation franco-chinoise s’inscrit dans un cadre européen. Vous avez eu l’occasion monsieur le Premier ministre de rencontrer ce matin le vice-président de la Commission européenne, j’ai eu moi-même l’occasion de m’entretenir avec lui par téléphone après votre entretien. Nous voulons rappeler l’attachement de la France à la solidité des liens qui unissent la Chine et l’Union européenne qui permettent entre ces deux partenaires commerciaux, qui sont les premiers partenaires commerciaux, d’envisager l’avenir, de pousser les discussions approfondies, de définir ce qui offrira le cadre je l’espère d’un accord d’investissement équilibré que nous appelons de nos vœux.
L’Europe, monsieur le Premier ministre, croyez-le est plus que jamais engagée en faveur d’un multilatéralisme renouvelé. Elle promeut une mondialisation mieux régulée et plus juste et je me réjouis d’avoir pu échanger avec vous monsieur le Premier ministre très directement, tout à fait dans l’esprit de la coopération franco-chinoise, sur l’ensemble des sujets qui font notre actualité et qui d’une certaine façon font notre avenir.
Merci beaucoup.
Conférence de presse conjointe d’Édouard Philippe et de M. Li Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine

25
Juin
2018
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Conférence de presse conjointe d’Édouard Philippe, Premier ministre et de M. Li Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine à Pékin

Conférence de presse conjointe d’Édouard Philippe, Premier ministre et de M. Li Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine à Pékin,
Lundi 25 juin 2018 Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais d’abord remercier les autorités chinoises pour l’excellent accueil qui nous a été réservé à la délégation que j’ai l’honneur de conduire ainsi qu’à moi-même durant ces quatre jours. Nous avons eu le privilège de découvrir Shenzhen et de retrouver avec bonheur Shanghai et Beijing.
Nous venons d’avoir avec monsieur le Premier ministre Li KEQIANG un échange approfondi après que je me suis entretenu dans le courant de la journée avec le président, Xi JINPING et le président de l’Assemblée nationale, monsieur Li ZHANTSHU. Cette première visite en qualité de Premier ministre, un peu plus de cinq mois après la visite d’Etat du président de la République française, témoigne je crois de l’intensité des relations que nous voulons avoir et entretenir entre nos deux pays.
Mon déplacement manifeste notre engagement à mettre en œuvre sans tarder et dans les meilleures conditions la feuille de route qui a été décidée en janvier dernier par nos chefs d’Etat. Ces quatre jours en Chine, à la rencontre de nos partenaires chinois, des entreprises françaises installées ici, de la communauté française qui vit en Chine, m’ont très largement conforté dans la conviction qui est la mienne que le renforcement des échanges entre la France et la Chine peut utilement contribuer à la paix, au développement international ainsi qu’à la prospérité de nos deux pays dès lors que ce partenariat est équilibré, exigeant, fondé sur un esprit d’ouverture et de réciprocité.
Nous venons de l’évoquer avec le Premier ministre chinois, la France et la Chine doivent relever ensemble un certain nombre de défis mondiaux communs : lutte contre le changement climatique – tout le monde a ici conscience du rôle particulier joué par la Chine et par la France dans la conclusion de l’Accord de Paris et par l’engagement ferme et déterminé de nos deux Etats dans ce défi, dans la façon dont nous pouvons trouver des solutions à ce défi qui est posé certes à nos deux pays mais plus largement à toute l’humanité – la protection de l’environnement, l’élaboration d’un pacte mondial pour l’environnement.
Voilà des sujets sur lesquels nous nous retrouvons et je voudrais d’ailleurs saluer le vote favorable en mai dernier de la Chine à la résolution de procédure de l’Assemblée générale de l’ONU. Mais les défis communs ce sont aussi les crises régionales, le terrorisme international, la prolifération qui menace directement notre sécurité.
Comme vous l’avez dit monsieur le Premier ministre, le contexte international actuel est marqué par la tentation du repli sur soi et par la montée des protectionnismes. J’ai bien entendu et salué le discours d’ouverture des autorités chinoises, notamment au Forum de Boao en avril dernier. Nos deux pays doivent œuvrer main dans la main pour sauvegarder le système commercial multilatéral et surtout pour traiter les causes profondes de la défiance qu’éprouvent certains de nos concitoyens dans le commerce international.
À cet égard, la Chine peut jouer un rôle décisif vu l’état des défis en cours et c’est cet agenda de responsabilité – qui nous permet de nous dire les choses clairement sans laisser l’incompréhension ou la défiance s’installer – qui a été proposé par le président de la République et qui doit en être la méthode.
Sur le plan économique bilatéral, cette visite a été l’occasion de concrétiser des avancées réelles dans des secteurs historiques de notre partenariat stratégique et de dégager de nouveaux secteurs pour le XXIème siècle, en particulier dans le développement durable et dans l’innovation.
Au rang des concrétisations, je pense tout particulièrement à la lettre de couverture relative au projet d’usine de retraitement-recyclage des déchets nucléaires signée par ORANO et CNNC et à la mise en service commerciale prochaine du premier EPR au monde à Taishan. Ces éléments confirment le caractère stratégique de notre partenariat industriel dans ce domaine qui a été engagé il y a bien longtemps, qui dure, qui se raffermit et qui peut nous laisser espérer de beaux jours devant nous.
De même, je pense à la signature du protocole sanitaire d’exportation de la viande bovine française vers la Chine ainsi qu’à l’ouverture du marché chinois aux semences bovines. Ces accords, sur lesquels les deux chefs d’Etat s’étaient engagés en janvier dernier et qui sont donc réalisés aujourd’hui moins de six mois après cet engagement, permettront aux consommateurs chinois d’apprécier l’excellence du terroir français. Je me réjouis également que la Chine ait confirmé sa volonté forte de concrétiser prochainement les engagements pris en janvier s’agissant des acquisitions d’AIRBUS et même d’en envisager de nouvelles.
Quant au partenariat d’avenir que mon déplacement entendait incarner : le développement durable, l’innovation, la façon dont la coopération économique entre la France et la Chine peut passer de ces très grands projets industriels – qui doivent demeurer – de cette implantation des grandes entreprises de consommation, de distribution à des projets portés par des petites entreprises françaises et chinoises très innovantes, très technologiques, très audacieuses.
Je crois que le déplacement a permis d’illustrer le bien-fondé de ces nouvelles perspectives. Nous avons vu à Shanghai un nouveau mode de transport en commun, un métro tout automatique qui est opéré par KEOLIS et qui est construit dans le cadre d’une joint-venture entre le métro de Shanghai et l’entreprise de transport français.
Je pense aussi à cette présence importante en Chine de la French Tech ou à la possibilité de commercer plus intelligemment entre les grandes infrastructures chinoises et françaises. Je pense notamment à l’accord qui a été signé entre le port de Shanghai et le grand port maritime de Marseille. C’est ce qu’entendait illustrer la composition de la délégation de chefs d’entreprises qui m’accompagnait. Essayer de montrer les synergies entre l’industrie du futur à la française et la stratégie formulée par la Chine du China manufacturing 2025. Essayer de trouver les solutions concrètes mais aussi les normes et les standards de cette nouvelle révolution industrielle qui est devant nous ou plus exactement qui est déjà engagée.
Enfin, je voudrais rappeler que la relation franco-chinoise s’inscrit dans un cadre européen. Vous avez eu l’occasion monsieur le Premier ministre de rencontrer ce matin le vice-président de la Commission européenne, j’ai eu moi-même l’occasion de m’entretenir avec lui par téléphone après votre entretien. Nous voulons rappeler l’attachement de la France à la solidité des liens qui unissent la Chine et l’Union européenne qui permettent entre ces deux partenaires commerciaux, qui sont les premiers partenaires commerciaux, d’envisager l’avenir, de pousser les discussions approfondies, de définir ce qui offrira le cadre je l’espère d’un accord d’investissement équilibré que nous appelons de nos vœux.
L’Europe, monsieur le Premier ministre, croyez-le est plus que jamais engagée en faveur d’un multilatéralisme renouvelé. Elle promeut une mondialisation mieux régulée et plus juste et je me réjouis d’avoir pu échanger avec vous monsieur le Premier ministre très directement, tout à fait dans l’esprit de la coopération franco-chinoise, sur l’ensemble des sujets qui font notre actualité et qui d’une certaine façon font notre avenir.
Merci beaucoup.
Conférence de presse conjointe d’Édouard Philippe et de M. Li Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine

25
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Entretien avec M. Soumeylou Boubeye Maiga, Premier ministre du Mali

M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre,
recevra Son Excellence M. Soumeylou BOUBÈYE MAÏGA, Premier ministre du Mali
Mardi 26 juin 2018 à 13h00
Hôtel de Matignon

Déroulé prévisionnel:

13h00 Arrivée de S. Exc M. Soumeylou BOUBÈYE MAÏGA, Premier ministre…

25
Juin
2018
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Entretien avec M. Soumeylou Boubeye Maiga, Premier ministre du Mali

M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre,
recevra Son Excellence M. Soumeylou BOUBÈYE MAÏGA, Premier ministre du Mali
Mardi 26 juin 2018 à 13h00
Hôtel de Matignon

Déroulé prévisionnel:

13h00 Arrivée de S. Exc M. Soumeylou BOUBÈYE MAÏGA, Premier ministre…

24
Juin
2018
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Agenda prévisionnel du mardi 26 juin au dimanche 1er juillet 2018

Mardi 26 juin 2018
08h30 Petit-déjeuner de la Majorité
Hôtel de Matignon
12h30 Première Rencontre Nationale du plan « Action Cœur de Ville » avec M. Jacques MÉZARD, ministre de la Cohésion des territoires
Hôtel de Matignon
13h00 Déjeuner avec Son Excel…

21
Juin
2018
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Dossier de presse sur les mesures pour l’investissement et l’innovation

1/ Le Grand plan d’investissement, doté de 57 milliards d’euros, est engagé depuis le début de l’année. Toutes les initiatives prévues sont désormais lancées sous l’égide de comités de pilotage présidés par les Ministres. Des évaluations auront lieu en 2019 et pourront donner lieu à des premières réallocations entre les différentes priorités.
2/ Le Conseil de l’innovation est mis en place pour appuyer le Gouvernement dans ses choix stratégiques. Il va permettre de simplifier graduellement le paysage des aides publiques et de contribuer à orienter les moyens du nouveau Fonds pour l’innovation et l’industrie vers les grands défis de rupture de demain. Des premières décisions d’allocation seront prises le 19 juillet.
3/ Les écosystèmes d’innovation sont consolidés et les liens entre les acteurs renforcés.

  • Les pôles de compétitivité vont entrer dans une nouvelle phase de leur développement, avec une exigence d’excellence et une ambition européenne renforcées.
  • Les Instituts de recherche technologique et de la transition énergétique verront leurs règles de fonctionnement simplifiées et harmonisées pour mieux accompagner la montée en puissance des financeurs privés et renforcer leur attractivité vis-à-vis des chercheurs.
  • Les acteurs du transfert technologique vont formaliser des accords-types pour raccourcir les délais et renforcer la sécurité juridique des start-ups et PME.
  • Un nouveau fonds French Tech Seed, doté par l’Etat de 400 millions d’euros, investira directement dans les start-ups technologiques au stade du pré-amorçage.

>> Pour en savoir plus, découvrez le dossier de presse en téléchargement ci-bas (PDF) Dossier de presse – Notre ambition pour l’investissement et l’innovation – Metz – 21.06.2018

21
Juin
2018
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Discours à l’Institut de recherche technologique M2P à Metz

Discours de M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre, à l’Institut de recherche technologique de Metz

Seul le prononcé fait foi

Madame et monsieur le ministre,
Monsieur le préfet,
Monsieur le maire de Metz,
Monsieur le président du conseil régional,
Mon…

21
Juin
2018
Posted in Discours & Déclarations Premier Ministre

Discours à l’Institut de recherche technologique

« Quel est le meilleur des trois espèces de soufflets employés dans les mines de fer ? ». Sans doute quelqu’un ici connaît-il la réponse. Inutile de vous casser la tête. Pierre-Clément Grignon l’a déjà donnée. En 1770. …

20
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Fête de la musique 2018 à l’Hôtel de Matignon

À l’occasion de la 37ème édition de la « Fête de la Musique », l’Hôtel de Matignon ouvrira ses portes…

20
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Facebook Live du 19 juin

Edouard PHILIPPE, Premier ministre
Bonjour à tous et bienvenue pour ce « Facebook Live » exceptionnel ce soir. Exceptionnel parce que nous sommes en présence de Muriel PENICAUD, la ministre du Travail. Doublement exceptionnel parce que nous allons cons…

18
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Déplacement à Metz

Déplacement de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre, avec M. Bruno LE MAIRE, ministre de l’Economie et des Finances et Madame Frédérique VIDAL, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

Jeudi 21 juin 2018, Metz

Le Prem…

18
Juin
2018
Posted in Premier Ministre

Déplacement à Bruxelles mercredi 20 juin 2018

Déplacement d’Edouard Philippe, Premier ministre et de Nathalie Loiseau, ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes à Bruxelles [Déroulé]

Le Premier ministre se rendra à la Commiss…

17
Juin
2018
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Agenda prévisionnel de d’Édouard Philippe du lundi 18 juin au lundi 25 juin 2018

Lundi 18 juin 2018 – 12h00. Entretien avec M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères …

14
Juin
2018
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Le Premier ministre, Édouard Philippe recevra pour un entretien Edouard Fritch, président de la Polynésie française

La cour de l’Hôtel de Matignon sera ouverte jeudi 22 juin 2017 à parti de 16h00 jusqu’à 17h30.

14
Juin
2018
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Rapport sénatorial sur la sécurité routière

Bien que les sénateurs partagent le constat de la place prépondérante du facteur vitesse dans l’accidentalité routière, ils contestent la pertinence de l’abaissement de la vitesse moyenne autorisée à 80 km/h &hellip:

14
Juin
2018
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Discours de signature du protocole d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024

Il s’en est fallu de peu. Enfin, d’après la légende qui, comme toute légende, même sportive, doit être prise avec des pincettes. L’histoire raconte qu’après un voyage de près d’un mois le jeune américain James CONNOLLY, futur premier médaillé d’or olympique de l’époque moderne en 1896 à Athènes …

13
Juin
2018
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Discours à l’occasion de la réception annuelle de la Fondation Charles DE GAULLE

Ce témoin oculaire, c’est André MALRAUX. Le 11 décembre 1969, l’ancien ministre de la Culture rend visite au Général à la Boisserie, à Colombey-les-Deux-Eglises. La conversation s’engage, puissante, profonde. MALRAUX la retranscrit dans la seconde partie du « Miroir des Limbes » avant de la publier dans un volume à part …

13
Juin
2018
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Discours à l’occasion de la réception annuelle de la Fondation Charles de Gaulle

Discours de M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre
Réception annuelle de la Fondation Charles DE GAULLE
Hôtel des Invalides,
Mercredi 13 juin 2018 Seul le prononcé fait foi
Monsieur le président, cher Jacques GODFRAIN,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et messieurs,
« J’ai vu pendant dix ans un homme assailli. Je viens de voir un homme livré depuis des mois à une vocation de solitude (…). Des heures par jour écrivant, raturant, il travaille à espérer (…) ».
Ce témoin oculaire, c’est André MALRAUX. Le 11 décembre 1969, l’ancien ministre de la Culture rend visite au Général à la Boisserie, à Colombey-les-Deux-Eglises. La conversation s’engage, puissante, profonde. MALRAUX la retranscrit dans la seconde partie du « Miroir des Limbes » avant de la publier dans un volume à part, sous le titre hugolien : « Des chênes qu’on abat ».
Dans ce livre, le Général DE GAULLE « ne dialogue pas avec la vieillesse » selon MALRAUX, mais « avec l’Histoire qu’il a faite ». Dans ses mots, dans ses phrases à la beauté classique, presque « romaine », on lit l’affection puissante et contenue du Général pour une Nation, la France, à laquelle il s’est toujours identifié. On y devine aussi une anxiété diffuse, que je qualifierais de « paternelle » pour un pays qui, depuis qu’il en a épousé le destin, oscille entre abîme et firmament.
Une question. Une question dans le livre me semble assez bien résumer son état d’esprit. Haussant les sourcils et les épaules dans un geste caractéristique, le Général demande à MALRAUX : « Et plus tard, qu’adviendra-t-il de tout cela ? ». Certains liront peut-être dans cette interrogation la fausse modestie d’un homme qui se sait, avec raison, « au-dessus de la mêlée ». D’autres, dont je fais partie, y verront le souci d’un bâtisseur pour son œuvre. Un bâtisseur qui redoute l’inconséquence des « artisans des unions sacrées de tous les abandons » qui ont, à plusieurs reprises, conduit la France au désastre.
Cet héritage est évidemment trop vaste pour que nous l’abordions dans sa totalité ce soir. Il y a d’abord l’héritage « immatériel » du Général que MALRAUX résume très bien quand il écrit : « Il a rétabli la France qu’avaient jadis aimé tant de nations ». Cet héritage, la Fondation le fait vivre depuis 30 ans, de la meilleure manière qui soit, c’est-à-dire en le transmettant aux jeunes générations. En continuant aussi de parler au monde, au Liban, à la Chine. Grâce à vous, grâce à la Fondation, cet héritage inspire, structure des pensées, façonne une éthique. Et fabrique des hommes et des femmes qui, dans leur domaine, « travaillent à espérer ».
Et puis il y a l’héritage que je qualifierais de « matériel », de « tangible ». Vous en avez évoqué, monsieur le président, cher Jacques GODFRAIN, un des éléments essentiels : la restauration de l’autorité de l’État grâce à une Constitution dont, très modestement, j’apprécie chaque jour la singularité, la robustesse, et je dirais, la « souple précision ».
Loin de moi l’idée de gâcher la fête, mais en réalité, nous célébrons deux anniversaires qui, rassurez-vous, ont partie liée. Le premier, vous l’avez dit, c’est le 60ème anniversaire de la Constitution de 1958. Le second est un centenaire. Celui d’une réflexion qui a commencé dès 1918, sous les plumes de Léon BLUM d’un côté et de Paul REYNAUD de l’autre. Une réflexion qui porte sur l’adaptation des institutions de la République – la IIIème à l’époque- aux nécessités du temps.
Un temps d’après-guerre. De reconstruction. Un temps de crise économique. Quelques voix – celles de Paul REYNAUD, d’André TARDIEU, l’auteur de « L’heure de la décision », s’élèvent pour réclamer une « réforme politique globale ». Des propositions voient le jour au Parlement. Elles visent à renforcer l’exécutif. À le rendre plus indépendant des Chambres. Ces propositions suscitent l’intérêt du Général qui nourrit une réelle estime à l’égard de Paul REYNAUD dont il rejoint le Gouvernement en juin 1940. Le même Paul REYNAUD présidera d’ailleurs des années plus tard, en 1958, le comité consultatif constitutionnel.
Ces tentatives de « réformer la IIIème République » échouent avec les conséquences que l’on sait. Les vices de la IIIème étaient nombreux. Ils sont connus. On oublie parfois que parmi ces vices, figurait son incapacité à se réformer, à se « rectifier », à s’amender et in fine à s’adapter.
Cette réflexion sur les institutions rebondit. Avec quelle force ! Elle rebondit « dans notre Normandie, glorieuse et mutilée ». Le 16 juin 1946, à Bayeux, le Général DE GAULLE prononce un célèbre discours dans lequel il expose sa vision de l’organisation des pouvoirs. Une vision qui inspire directement, après une nouvelle preuve par l’exemple ou par le « contre-exemple », la Constitution de 1958.
Pour préparer ma venue, j’ai donc relu ce discours. J’y ai relevé quelques « phrases clefs » qui me semblent éclairer l’histoire de nos institutions et donc forcément un peu leur avenir. Que dit le Général ? Que « les pouvoirs publics ne valent, en fait, (…) que s’ils reposent sur l’adhésion confiante des citoyens » ; que le rôle des institutions consiste « à préserver le crédit des lois, la cohésion des Gouvernements, l’efficience des administrations, le prestige et l’autorité de l’État ». Il ajoute plus loin « que les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire doivent être nettement séparés et fortement équilibrés ».
Les Français aiment la Vème République.
Parce qu’elle est un legs, l’œuvre d’un homme qu’ils admirent.
Parce qu’elle a permis à toutes les sensibilités républicaines, à toutes les générations d’exercer pacifiquement, sereinement, le pouvoir.
Parce qu’elle correspond à un peuple qui aime à la fois l’autorité et la liberté.
Parce qu’en regardant ce qu’il se passe ailleurs en Europe, les Français se rendent compte que notre pays ne connaît pas de vacance du pouvoir. Qu’une fois les élections gagnées ou perdues, les choses sont claires. Et les majorités cohérentes.
Je crois aussi qu’une des forces de la Vème République, c’est sa capacité à se perfectionner, à se préciser voire parfois à se rectifier. Non pour changer de nature. Mais pour demeurer fidèle à sa logique. Celle de Bayeux. Pour en pousser plus loin certaines intuitions. La révision de 1962 en est l’exemple le plus saisissant. La Constitution a depuis connu d’autres révisions que je ne vais évidemment pas énumérer ici.
Anniversaire oblige, je m’arrêterai sur celle de 2008. Chacun est libre de l’interpréter comme il le souhaite. Pour ma part, j’y ai vu un souci, pour paraphraser le Général DE GAULLE « d’équilibrer les pouvoirs » en particulier les relations entre les pouvoirs exécutif et législatif. J’y ai également vu une volonté de « préserver le crédit des lois ». On se souvient du discours particulièrement ferme de Pierre MAZEAUD en janvier 2005, à l’occasion des vœux du Conseil constitutionnel. Un discours dans lequel il fustige « une dégradation de la qualité de la loi », allant même jusqu’à parler de « malfaçon législative pure et simple ».
Voilà un bel exemple de « mauvaise pente » qu’il était nécessaire, en tous cas d’après un gaulliste convaincu, de corriger. Et que la République a pu corriger à l’époque, du moins en partie.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il n’aura échappé à personne que la dernière campagne présidentielle s’est déroulée dans un climat de confiance toute relative à l’égard des institutions et de leurs représentants.
Ce climat est ancien dans l’histoire de France. Il a montré qu’il pouvait être dangereux. On peut faire mine de l’ignorer. « Ne pas – comme le disait Paul REYNAUD- supprimer les abus parce que les abus sont délicieux ». Ou alors, on peut se dire que le temps est venu de reconquérir cette confiance. On sait l’importance que le Général DE GAULLE attachait à la confiance populaire, et donc à la responsabilité politique.
Une confiance populaire qui est la véritable « clef de voûte » des institutions démocratiques.
Nous avons donc commencé par-là. Par la reconquête d’une confiance que des pratiques ou des abus avaient ébranlée. Dès l’été, nous avons présenté les deux projets de loi de confiance dans la vie politique. Deux lois qui ont posé un nouveau cadre pour répondre à une partie des attentes des Français. Je sais bien qu’il faudra davantage qu’une loi pour rétablir cette confiance. Mais commençons !
Une seconde étape s’est ouverte au printemps dernier, conformément aux engagements que le président de la République avait pris devant les Français. Cette seconde étape se fonde sur trois projets de texte de nature juridique très différente, mais qui forment un tout très cohérent : un projet de loi révision constitutionnelle, un projet de loi ordinaire et un projet de loi organique.
Ce projet de loi de révision, que contient-il ?
Et en quoi ce qu’il prévoit nous semble aller dans le sens de l’esprit de Bayeux ?
Il prévoit d’abord de consolider l’indépendance de l’autorité judiciaire ;
Il contient ensuite des mesures visant, pour reprendre les mots du Général DE GAULLE, à « préserver le crédit de la loi » ;
Le projet prévoit aussi des mesures de « rationalisation » du débat parlementaire pour que le temps de la démocratie – qui prend parfois son temps, reconnaissons-le – coïncide avec celui de la société ;
Enfin, le projet redonne de la vigueur à une des missions constitutionnelles du Parlement : je veux parler du contrôle de l’action du Gouvernement et des administrations.
L’idée, vous l’aurez compris, est donc d’avoir un Gouvernement qui « gouverne ». Un parlement qui légifère et qui contrôle. Et une autorité judiciaire qui juge. On retrouve au fond cette idée du discours de Bayeux, « de pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire nettement séparés et fortement équilibrés ».
Un mot rapide sur les deux autres projets de loi, ordinaire et organique, qui complètent ce projet de révision. Deux projets qui prolongent aussi les deux lois « Confiance dans la vie politique » que j’évoquais plus haut : on a d’autant plus confiance dans ses représentants qu’on se sent « représenté » par eux.
D’où la nécessité de renouveler de manière plus régulière le personnel politique.
Seconde nécessité : l’introduction d’une dose de proportionnelle – 15% – aux élections législatives. J’ai conscience d’écorcher quelques oreilles sensibles. Elles ont cependant bien entendu : j’ai parlé « d’une dose », trop faible pour certains, trop élevée pour d’autres : j’en conclus que nous sommes dans le vrai. Le scrutin majoritaire servira donc à désigner 85% des députés, et permettra ainsi la constitution de majorités stables qui sont, je ne l’oublie pas, l’un des fondements de notre République.
« Qu’adviendra-t-il de tout ça ? ».
Soixante ans après, une République forte, dans laquelle le respect des libertés ne fait pas obstacle à l’autorité. Quand on veut bien l’affirmer.
Une voix, forte aussi, fière, indépendante. Celle de la France. De sa diplomatie. Celle de ses forces armées auxquelles le Général a donné les moyens de la dissuasion. Des forces auxquelles dans ces lieux – lieux de génie militaire et de génie politique-, lieux de sang versé, je veux un rendre un hommage particulier.
Car soixante ans après, des hommes et des femmes risquent leur vie pour répondre – je cite le Général – « à l’appel impératif et muet » de la France. Cet « appel impératif et muet », c’est celui du maréchal DE TURENNE, DE VAUBAN, DE FOCH, DE LECLERC, DE JUIN, DE MANGIN, des blessés et invalides de guerre, sur lesquels, dans ces lieux, se découpe l’ombre portée de Louis XIV et de Napoléon.
Un Empereur auquel le pourpre n’a jamais fait oublier les soins que doit un chef à ses compagnons. D’où l’importance que revêt dès le départ à ses yeux, le sort que l’on réserve à « l’hôtel national des militaires invalides ». On sait l’attention très pratique qu’il accorde à ces lieux et aux blessés qu’il accueille. Et c’est dans la chapelle des Invalides, qu’il organise la première cérémonie officielle de remise de la légion d’honneur. Avant bien sûr d’y reposer.
C’est pourquoi, dans ces lieux qui incarnent à la fois le malheur et l’espoir de la Nation, la tragique grandeur de notre histoire, résonne encore la voix du Général qui, en 1958, aimait se répéter : « Mon cher et vieux pays, nous voici une fois de plus ensemble dans l’épreuve ». Ainsi, parfois, l’histoire remplace la politique. Ainsi parfois se noue un lien singulier entre des hommes et de femmes pour lesquels l’avenir de la France n’est pas une affaire de système, ni de clan, mais une affaire de confiance et de compagnonnage. Discours à l’occasion de la réception annuelle de la Fondation Charles DE GAULLE